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L'ancien Premier ministre Manuel Valls "récuse le procès qui est fait à la police en racisme, ou le terme de violences policières"

S'il ne nie pas que des faits de racisme ou des "bavures" existent, il estime que "c'est à la justice d'établir les faits" et de "prononcer les condamnations".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manuel Valls, le 16 mai 2020. (QUIQUE GARCIA / EFE)

"S'il y a eu des torts, des erreurs, s'il y a eu des bavures - cela peut arriver - il faut qu'il y ait des condamnations qui soient claires", déclare Manuel Valls mardi 23 juin sur France Inter, interrogé sur l'affaire Cédric Chouviat. "Ça ne veut pas dire que toute la police et toute la gendarmerie, que toutes les forces de l'ordre sont violentes ou racistes, ajoute celui qui fut ministre de l'Intérieur avant de devenir chef de gouvernement. C'est pour ça que je récuse ce procès qui est fait à la police en racisme, ou le terme de violences policières". L'ancien Premier ministre souligne que "c'est à la justice d'établir les faits, de prononcer si c'est nécessaire les mises en examen et ensuite les condamnations".

Manuel Valls note que dans les enquêtes d'opinion, "l'immense majorité de nos concitoyens soutiennent d'abord la gendarmerie et ensuite dans des proportions très élevées la police", des "institutions qui tiennent aujourd'hui plus que jamais la République". "C'est pour cela que certains veulent tout simplement les abattre", selon lui.

Un "problème de confiance" avec "une partie de la jeunesse"

Il considère néanmoins qu'il existe "un problème de relation de confiance entre une partie de la population, une partie de la jeunesse, essentiellement dans les quartiers populaires", avec la police. "Souvent les jeunes ont peur de se faire contrôler et considèrent qu'ils sont trop contrôlés". "Il peut y avoir des contrôles au faciès. Bien évidemment, comme il peut y avoir des mots et des actes racistes dans cette institution comme dans la société, comme il y a évidemment des discriminations" reconnaît l'ancien Premier ministre, qui rappelle qu'il avait "parlé il y a quelques années d'apartheid territorial, social, ethnique".

Manuel Valls appelle à "se méfier d'une partie de la gauche et de cette mouvance dite décoloniale qui veut imposer cette guerre des races, qui veut importer ce qui se passe aux États-Unis".

Cette mouvance décoloniale veut nous imposer une lecture de la société, et veut opposer à la question sociale, qui est évidemment très importante, ou à la lutte contre les discriminations et le racisme qui me semble essentielle, une lutte des races dans laquelle on nous explique que l'homme blanc est celui qui, aujourd'hui, humilie l'homme noir. Ça, c'est insupportable. Ça n'a rien à voir avec l'universalisme, avec la France, avec la République.

Manuel Valls

à France Inter

"C'est pour ça qu'il faut dire les choses clairement. Parce que sinon, on impose une grille de lecture qui me paraît dangereuse", poursuit-il.

"Est-ce que j'avais tort ?"

"Il va falloir que tout le monde se réveille. Quand j'ai parlé de la fin du PS, est-ce que j'avais tort ? Sur les questions de sécurité en banlieue, est-ce que j'avais tort ? Ou sur l'antisémitisme de l'extrême gauche qui rejoint celui de l'extrême droite, est ce que j'avais tort ? Sur la montée de l'islam politique, est-ce que j'avais tort ? Sur le FN aux portes du pouvoir, est-ce que j'avais tort ?", interroge Manuel Valls. "Je veux bien avoir une fonction de Cassandre. Mais parfois, c'est un peu facile le type de critique qu'on me fait", souligne l'ancien Premier ministre.

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