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Grenoble : ce que l'on sait de la mort de deux jeunes sur un scooter lors d'une course-poursuite

Le drame, survenu samedi soir, a déclenché de violents incidents durant le week-end. Une information judiciaire a été ouverte pour éclaircir les circonstances de la mort des deux victimes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des pompiers éteignent un feu de voiture après les émeutes à Grenoble (Isère), le 3 mars 2019. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Des scènes d'émeutes ont éclaté à Grenoble (Isère), dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 mars. Ces violents incidents font suite à la course-poursuite entre un scooter et une voiture de police, au cours de laquelle deux jeunes hommes, âgés de 17 et 19 ans, sont morts. Franceinfo fait le point sur ces évènements.

Que s'est-il passé ? 

Le drame est survenu samedi soir vers 22h30. Les deux jeunes hommes, qui circulaient sans casque sur un scooter volé et dépourvu de plaque, sont pris en chasse par des policiers de la brigade anti-criminalité. Ils s'engagent alors sur un pont, près d'une bretelle d'autoroute.

Selon le procureur de la République, Eric Vaillant, le scooter circulait à vive allure dans Grenoble, roulant parfois sur des trottoirs et grillant des feux. Il n'a pas voulu s'arrêter quand le véhicule de police le lui a demandé, détaille-t-il à France Bleu Isère.

Devant eux, un conducteur de bus aperçoit le scooter dans son rétroviseur, suivi du véhicule de police. Le chauffeur affirme alors avoir serré à droite pour les laisser passer. Mais au même moment, les deux jeunes tentaient, eux, de le doubler par la droite. Ils se sont retrouvés coincés contre le parapet et ont été écrasés, selon le récit du procureur. 

Qui est en cause ? 

Une information judiciaire a été ouverte pour éclaircir les circonstances de la mort des deux victimes. Lors d'une conférence de presse, le magistrat a écarté, en l'état d'une enquête "qui ne fait que débuter", tout choc entre le véhicule de la police, qui suivait les deux jeunes, et le scooter. "Je ne vise aucune infraction commise par les uns ou les autres", a précisé le procureur.

Les premières investigations s'appuient notamment sur les images d'une caméra de vidéosurveillance, qui montre la scène "de façon assez vague", et le témoignage du chauffeur de l'autocar qui transportait une équipe de football de l'agglomération. Les tests d'alcoolémie et aux stupéfiants auxquels il a été soumis se sont avérés négatifs.

Pourquoi étaient-ils pris en chasse par les policiers ? 

C'est un autre point que l'enquête devra déterminer. Plus tôt dans la soirée, un scooter similaire avait été signalé pour des infractions routières. Pour les enquêteurs, il s'agit du même scooter, "mais le lien n'est pas encore totalement avéré". 

Pour le parquet, l'intervention des policiers était "totalement justifiée", arguant que les policiers n'auraient pas suivi les deux jeunes "s'ils n'avaient pas mis les autres usagers de la route en danger, en brûlant des feux rouges, en roulant sur le trottoir, en roulant à vive allure". Les deux jeunes étaient connus des services de police pour des faits de petite délinquance.

Comment réagit l'entourage des victimes ? 

Dans la nuit, le drame a déclenché de violents incidents dans le quartier où une caserne de CRS a été prise pour cible. Des policiers et gendarmes, arrivés en renfort, ont répliqué à des jets de cocktails Molotov par des tirs de grenades lacrymogènes et de balles de défense. Des voitures et des poubelles ont été incendiées, ainsi que le hall d'une école d'infirmières, un local associatif et du mobilier urbain. Aucune interpellation n'a eu lieu. Sur Twitter, le maire de Grenoble, Eric Piolle, a lancé un appel au calme.

Dans le quartier du Mistral, où les deux jeunes vivaient, beaucoup accusent les forces de l'ordre de "bavure". "Vous pouvez écrire que la police est responsable de leur mort", a lancé à un journaliste de l'AFP une proche des victimes, les yeux rougis, en sortant du palais de justice de Grenoble.  "Des jeunes du quartier ont vu ce qui s'est passé et ont le sentiment d'une bavure policière, c'est de là que vient toute cette tension", estime Hassen Bouzeghoub, directeur du centre socio-culturel du quartier. 

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