Fatigués et en colère, les policiers manifestent
Face aux casseurs, les policiers sont exaspérés. Mercredi 18 mai, ce sont eux qui battront le pavé, place de la République à Paris et dans une soixantaine de villes.
Le 28 avril dernier, ce fonctionnaire de police encadre la manifestation parisienne lorsqu'il est pris à partie. C'est à visage caché qu'il a choisi de témoigner pour évoquer les séquelles qu'il garde de ce jour-là : "J'ai reçu un projectile en verre dans l'oreille. Le choc m'a aussi cassé plusieurs dents. Alors que j'avais perdu des connaissances, j'ai aussi reçu des coups ou des projectiles dans le dos". C'est en toute fin de cortège que ce policier en civil a été attaqué. Souffrant toujours d'une fracture au dos, il a prévenu sa hiérarchie qu'il ne souhaitait plus être affecté à la sécurisation des manifestations.
"La guérilla"
Le même jour, Yannis Monneret se trouve à Rennes avec sa compagnie de CRS lorsque son groupe est pris pour cible par des casseurs. C'est un bidon d'huile rempli de produits incendiaires qui explose à l'endroit où son groupe se trouve. "Nous sommes asphyxiés donc on recule. Un collègue a été légèrement brûlé au visage. Deux collègues ont des séquelles irréversibles", raconte-t-il. Cela fait 17 ans que ce CRS encadre des manifestations. Il n'a jamais connu un tel degré de violence. "C'est la guérilla, il faut casser du flic". Pour lui, c'est à sa hiérarchie de prendre des mesures. "Il va y avoir des morts un jour ou l'autre. Mais est-ce qu'il faut en arriver là pour les faire réagir ?" Près de 350 policiers et gendarmes ont été blessés depuis le début des manifestations.
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