Étude de la Défenseure des droits : la police "doit et peut bien évidemment s'améliorer", concède le Syndicat des commissaires de la police nationale
La police "doit et peut bien évidemment s'améliorer", concède Frédéric Lauze, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale, mardi 27 février sur franceinfo. Il réagit aux résultats d'un sondage réalisé par la Défenseure des Droits auprès de plusieurs centaines de gendarmes et de policiers, selon lesquels la majorité d'entre eux considèrent que mener à bien leur mission est prioritaire sur le respect de la loi, ou encore que l’utilisation de plus de force que ce qui est prévu dans les textes devrait être tolérée.
Il faut toutefois replacer ces résultats dans un contexte "qui s'est dégradé avec une explosion de la délinquance sur le temps long", tempère-t-il, citant notamment "la délinquance contre tous ceux qui sont dépositaires de l'autorité publique, contre les policiers, les gendarmes, mais aussi contre les professeurs, contre les pompiers". Il estime également que les émeutes de 2023 après la mort de Nahel, tué lors d'un contrôle de police à Nanterre (Hauts-de-Seine), "de par leur violence, sont inédites" et "ont fortement porté atteinte à la cohésion sociale". Pour autant, "il ne faut pas aller plus loin dans l'usage autorisé de la force. On a trouvé un point d'équilibre avec les textes qui existent déjà", affirme-t-il, contredisant la majorité des répondants de l'enquête.
Un "sentiment d'impunité", notamment chez les "mineurs"
Il y a "chaque année, plus de 2 000 sanctions contre des policiers défaillants", rappelle Frédéric Lauze. "Il y a même à peu près 50 à 60 révocations par an pour des policiers qui n'ont pas leur place dans l'institution ou qui ne respectent pas le cadre d'emploi et les valeurs républicaines", ajoute-t-il. "Est-ce qu'il faut faire plus, en matière de formation continue notamment ? Je pense, oui. On peut faire plus", admet-il, faisant référence au fait que les membres des forces de l'ordre interrogés dans l'étude pointent également du doigt le manque de formation au sein de leurs rangs.
Pour autant, "le problème numéro un, c'est cette violence qui s'est banalisée", martèle le responsable syndical qui déplore un "sentiment d'impunité chez les auteurs de cette violence", en particulier "des mineurs". Toutefois, ce problème "ne va pas exonérer les forces de l'ordre de continuer à s'améliorer pour s'approprier davantage les règles de la déontologie, pour se rapprocher de la population", affirme-t-il.
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