Eric Dupond-Moretti rencontre les syndicats de police : "On va essayer de sortir de la polémique", assure un représentant des commissaires
David Le Bars participe à une réunion sur les relations avec la justice dans le cadre du Beauvau de la sécurité. Une semaine après la manifestation des policiers, c'est dit-il, "l'heure des explications".
Les syndicats de police rencontrent, jeudi 27 mai, Eric Dupond-Moretti dans le cadre du Beauvau de la sécurité. Ils doivent discuter des relations avec l'autorité judiciaire. Le ministre de la Justice a été hué lors de la manifestation des forces de l'ordre le 19 mai dernier. "C'est le temps du dialogue, des propositions, du travail, on va essayer de sortir de la polémique", a expliqué ce jeudi sur franceinfo David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la Police nationale.
franceinfo : Est-ce le moment de la réconciliation entre les policiers et le garde des Sceaux ?
David Le Bars : C'est plutôt l'heure des explications. Il y a eu le temps du recueillement, de la détresse et de la douleur après les assassinats de deux de nos collègues et ce matin c'est le temps du dialogue, des explications. Il va falloir se dire les choses et se mettre d'accord sur le constat parce que si on se met d'accord sur le constat on pourra commencer à trouver des débuts de solution.
Qu'en est-il de vos revendications ?
Il y a eu le temps de la polémique, c'est parfois le cas dans certaines manifestations, il y a des slogans qui sont un peu durs, ils appartiennent à ceux qui les prononcent.
Moi ce qui m'intéresse c'est de savoir si entre police et justice, on se met d'accord sur un constat d'échec sur le contentieux de masse, sur la petite et la moyenne délinquance.
David Le Barsà franceinfo
J'inclus dans la moyenne délinquance un assassin comme celui qui a tué Eric Masson parce que c'est un délinquant ordinaire. Ce constat d'échec, c'est celui de milliers de procédures qui trainent dans les services de police, les parquets, les tribunaux, et qui fait qu'on n'est plus en mesure d'avoir la confiance du contribuable et des victimes. C'est avant tout cet axe-là qu'il faut choisir. Donc, c'est le temps du dialogue, des propositions, du travail, on va essayer de sortir de la polémique. Si les propositions que nous amenons ne trouvent aucun écho et qu'on se trouve dans une voie sans issue on en tirera toutes les conséquences.
Allez-vous faire des propositions pour améliorer les choses ?
Oui, je viens avec 35 propositions qui sont organisées sur deux axes. Un premier qui est celui de la simplification procédurale et il y a beaucoup à dire. Depuis plusieurs décennies le système a tellement réformé que c'est devenu totalement indigeste. On vient aussi avec des mesures qui visent à renforcer et à améliorer la réponse pénale.
Le gouvernement a-t-il pris la mesure de la menace qui pèse sur les policiers ?
Il y a eu des débuts de réponse quand nous avons été reçus par le Premier ministre. Trente ans de peine de sûreté pour un assassin de policier, je crois que tout le monde peut convenir que c'est une bonne mesure. En revanche, la mesure qui vise à supprimer les rappels à la loi est un début. On proposera des substituts, notamment de développer les travaux non rémunérés, il va falloir faire travailler les délinquants au profit des policiers qui seraient agressés par ce type de personnes sur les petits actes. Ensuite, il va falloir trouver des réponses sur le cœur de la délinquance, sur la moyenne délinquance, celle qui pollue la vie des quartiers et là nous avons des propositions.
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