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Attaque à la préfecture de police : l'habilitation secret défense de l'assaillant est "le point le plus grave", selon un sénateur LR

Christian Cambon, le président de la délégation parlementaire au renseignement, chargée d'auditionner Christophe Castaner mardi, estime que "des informations sensibles ont pu être transmises".

Article rédigé par franceinfo
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Le sénateur LR Chistian Cambon, le 6 février 2019.  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sera auditionné mardi 8 octobre par la délégation parlementaire au renseignement, après la tuerie de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts jeudi dernier. Invité de franceinfo, le président de cette commission, Christian Cambon (LR), a expliqué que l'habilitation secret défense de l'assaillant était "le point le plus grave".

Informations hyper confidentielles

"C'est le point le plus grave parce qu'il est chargé de la maintenance informatique. Chargé de la maintenance informatique, ça veut dire concrètement que vous allez sur les disques durs, sur les logiciels et que vous pouvez prendre connaissance, peut-être extraire, peut-être donner à d'autres, communiquer à d'autres, or ce sont des informations hyper sensibles, hyper confidentielles", a-t-il souligné.

Vous avez des noms et des adresses de nos agents. Vous imaginez dans quel effroi nous sommes d'imaginer que peut-être des informations de cette sensibilité ont été transmises

Christian Cambon, sénateur LR

à franceinfo

L'autre question qui sera abordée avec le ministre sera "celle de la détection d'une radicalisation" de l'assaillant. "C'est certainement une faille qui pose problème", a pointé Christian Cambon. "Le fait d'avoir approuvé les attentats de Paris, c'est énorme. Comment se fait-il qu'il n'y a pas de rapport écrit, que ce rapport écrit ne suive pas la voie hiérarchique et que la direction ne soit pas informée qu'en son sein il y a quelqu'un qui présente des signes quand même inquiétants ?"

Affaissement de la vigilance

"On a peut-être voulu ne pas faire de vagues et faire en sorte que l'on passe sur cette affaire en disant : 'C'est quelqu'un de religion musulmane, si je le signale peut-être que ça va poser des problèmes, je vais passer pour quelqu'un que je ne suis pas'...Vous voyez, il y a peut-être cet affaissement de la vigilance qui peut être assez dangereux et qui, malheureusement, a abouti à ce drame", a poursuivi Christian Cambon.

Il est par ailleurs, selon lui, "assez invraisemblable" que l'assaillant ait pu pénétrer au sein de la préfecture avec deux couteaux. "Ça montre bien les petites dérives quotidiennes qu'il peut y avoir. Là, on est quand même dans un service hyper sensible", a souligné le sénateur LR, qui souhaite "comprendre" comment "un pareil drame" ait pu se dérouler "au cœur d'un des appareils de l'État normalement les plus protégés".

Il n'est d'ailleurs "pas certain que l'audition du ministre suffise demain", explique Christian Cambon, "on peut donc tout à fait décider d'enregistrer d'autres déclarations". "C'est une affaire tellement grave et qui fait tellement peur que nous irons jusqu'au bout pour montrer que le Parlement fait son travail dans un dossier aussi difficile", a-t-il conclu.

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