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Piétons renversés à Marseille : ce que l'on sait de l'enquête

Une camionnette a foncé sur deux Abribus lundi matin à Marseille, tuant un piéton et en blessant un autre, avant d'être interceptée par la police. Le parquet s'oriente vers une "piste psychiatrique".

Article rédigé par franceinfo
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Des enquêteurs de la police scienfitiques inspectent un Abribus percuté par un véhicule, lundi 21 août 2017, à Marseille (Bouches-du-Rhône). (BORIS HORVAT / AFP)

Une camionnette a foncé sur deux Abribus à Marseille, lundi 21 août, tuant un piéton et blessant un autre. L'examen psychiatrique du conducteur, interpellé peu après les faits, révèle un "probable processus psychotique", a annoncé mardi le parquet. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce drame.

Que s'est-il passé ?

Un fourgon Renault a foncé sur un premier Abribus à la cité Val Plan, dans le 13e arrondissement, au nord-est de Marseille, lundi entre 8h30 et 9h30. Puis la même voiture a foncé sur un autre Abribus dans le 11e arrondissement. "J'ai entendu un gros boum, j'ai cru à un accident bénin", raconte à l'AFP Nicolas, employé d'un restaurant, qui déchargeait des marchandises au moment des faits. "Mais après, j'ai vu la camionnette qui avait le côté droit enfoncé partir à fond, ses pneus crissaient". Selon lui, il n'y avait "pas grand monde à l'arrêt de bus". La scène "n'a duré que quelques secondes" avant que le camion ne reparte "tellement vite qu'il aurait tout défoncé devant lui".

Le véhicule a été immobilisé par la police au bout du Vieux-Port, quelques minutes plus tard, et la brigade anti-criminalité a procédé à l'interpellation du conducteur. "J'ai entendu un homme hurler : 'Sors du véhicule !' J'ai levé la tête et j'ai vu un policier en civil avec une très grosse arme", raconte à l'AFP un autre témoin, plaisancier. "Il y a eu deux ou trois minutes de flottement, et l'homme est sorti du véhicule, il s'est débattu. Il était assez costaud (...) et avait l'air agressif. Il n'était pas armé"La camionnette était volée, a précisé le parquet.

"Opération de police en cours, a tweeté peu après la police des Bouches-du-Rhône. Evitez le secteur Vieux-Port boulevard Charles Livon." Selon des journalistes de l'AFP sur place, le secteur du Vieux-Port a été complètement bouclé du quai de Rive-Neuve jusqu'au palais du Pharo et de nombreux effectifs de police étaient sur place, ainsi que des pompiers et des militaires. Une centaine de policiers ont été mobilisés pour l'intervention.

Quel est le bilan ?

La femme percutée dans le premier Abribus a été grièvement blessée et hospitalisée pour une fracture du bassin, selon le parquet. La femme qui a été fauchée dans le second Abribus, âgée de 41 ans, est morte des suites de ses blessures.

Que sait-on du suspect ?

L'homme arrêté est né en 1982 à La Tronche, près de Grenoble, et vit près de La Mure (Isère). Selon les premiers éléments de l'enquête, il n'y a "aucun élément permettant de qualifier cet acte d'acte terroriste", a déclaré le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux à l'AFP. Les polices judiciaires de Marseille et de Lyon ont été saisies.

En garde à vue, le trentenaire a reconnu avoir volé, trois jours plus tôt, la fourgonnette avec laquelle il a fauché deux personnes près de deux abribus. Il n'a toutefois "pas donné d'explication sur les faits commis avec ce véhicule", précise le procureur.

L'examen psychiatrique du suspect révèle un "probable processus psychotique", a précisé le parquet, mardi 22 août. En 2015, l'homme avait été condamné à trois ans de prison dont deux ans avec sursis pour vol et tentative de vol aggravé, a expliqué le magistrat. Il était sorti de prison le 17 mai, et avait ensuite été hospitalisé en psychiatrie à Allauch (Bouches-du-Rhône), une commune qui jouxte Marseille. 

Dans sa voiture, on a trouvé, outre un courrier d'établissement psychiatrique, "un livre de philosophie et un livre très généraliste sur l'islam". "La justice caractérisera les faits, mais on ne peut pas dire dans son parcours de vie que c'était quelqu'un qui était porté à commettre des actes terroristes", a indiqué le procureur, après avoir écarté, la veille, la piste terroriste.

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