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Pasqua clame son innocence au premier jour de son procès

Charles Pasqua a clamé son innocence à l'ouverture de son procès aujourd’hui devant la Cour de justice de la République. _ Le sénateur comparaît pour trois affaires de corruption présumée à l'époque où il était ministre de l'Intérieur de 1993 à 1995. _ Il est poursuivi pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "corruption passive par personne dépositaire de l'autorité publique".
Article rédigé par franceinfo
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 REUTERS/Charles Platiau)

“Je suis innocent des faits qui me sont reprochés et j'espère que le débat pendant ce procès le fera ressortir”, a déclaré Charles Pasqua. “J'ai écouté avec beaucoup d'attention ce qu'on me reproche et à la lecture de ce texte, le recueil de toutes ces accusations, on voit que la façon dont a été conduite l'instruction est anormale. Elle est uniquement à charge en dépit des principes du droit et du droit élémentaire”, a-t-il ajouté se tenant debout au milieu des 15 juges,12 parlementaires et trois magistrats.

_ Combatif et alerte, Charles Pasqua a précisé que “les journées d'un ministre de l'Intérieur sont lourdes”. Il a expliqué qu’il “n'a pas de temps à consacrer à l'examen de détails”.

Jugé pour trois affaires

_ Charles Pasqua est jugé d'abord pour “complicité d'abus de biens sociaux” pour un pot-de-vin de 790.000 euros versé par Alstom en 1994 en échange de l'autorisation administrative de déplacer son siège.

_ Il est par ailleurs poursuivi pour les 8,8 millions d'euros perçus frauduleusement par des proches, l'intermédiaire Etienne Leandri et l'homme d'affaires Pierre Falcone, en marge de contrats passés par la Sofremi, liée à l'Intérieur, qui commercialise des matériels de sécurité et de défense.

_ Dans la troisième affaire, le sénateur est jugé pour “corruption passive” pour l'autorisation d'exploitation du casino d'Annemasse (Haute-Savoie) accordée en 1994 à deux de ses amis, Robert Feliciaggi et Michel Tomi, qui ont plus tard financé le parti de Charles Pasqua, le Rassemblement du peuple français (RPF), à hauteur de 1,1 million d'euros.

_ L’ancien ministre, qui a fêté ses 83 ans hier, encourt jusqu'à dix ans de prison devant cette juridiction spéciale.

Mikaël Roparz, avec agences

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