Outreau : le juge Burgaud droit dans ses bottes
Certes, Fabrice Burgaud reconnaît qu'il a pu faire des erreurs : "je ne prétends pas avoir mené une instruction parfaite", a-t-il dit lors de cette première journée d'audience.
_ Mais pour autant, il ne se reconnaît pas dans le portrait que certains des acquittés d'Outreau ont fait de lui, en magistrat arrogant, sûr de lui et cassant. Lui estime avoir fait son travail le mieux possible : "Je n'ai commis aucune faute disciplinaire, ni de près ni de loin. Je n'ai
failli d'aucune sorte à mon serment de magistrat".
Il a aussi affirmé que les conclusions "de dernière minute", déposées le 20
janvier par la Chancellerie, l'accusant d'avoir manqué d'impartialité, "ne
reposent sur aucun élément sérieux". (Dans une note du 20 janvier, la Direction des services judiciaires estime
notamment que le juge Burgaud a commis une "accumulation de manquements" au
"caractère systématique voire volontaire" , introduisant donc l'idée que c'est
"délibérément" et non par inexpérience que le juge a renvoyé des innocents
devant le tribunal.)
_ L'audience avait commencé par la lecture, pendant plus de cinq heures, de l'intégralité de l'épais rapport d'instruction (150 pages) de la procédure
disciplinaire.
Fabrice Burgaud a livré sa version de ce qui s'est passé pendant l'instruction de cette affaire, menée entre 2001 et 2002, et il a tenu à s'expliquer sur chacun des griefs qui lui sont faits par la Chancellerie :
_ vérifications insuffisantes, absence de confrontation entre les mineurs et les adultes mis en cause, manque de méthode, crédit excessif accordé à certains enfants...
Le Conseil Supérieur de la Magistrature examine jusqu'à vendredi cette affaire et la façon dont l'instruction a été menée.
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