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"Avant, j'avais très peur" : à Clichy-sous-Bois, des enfants apprennent à nager avec des champions olympiques

Pour leur permettre d'apprendre à nager et lutter ainsi contre les noyades, des champions de natation donnent des leçons à des enfants issus de milieux défavorisés. 

Article rédigé par franceinfo - Amaia Cazenave
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo a assisté à un premier cours de natation à la piscine Rosa Parks de Clichy-sous-Bois. (AMAIA CAZENAVE / RADIOFRANCE)

"J'avais très peur. Maintenant, c'est fini", confie Kajatou, une petite fille de 6 ans qui a participé à son premier cours de natation à la piscine Rosa Parks de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Pour sauter dans le grand bain, elle était accompagnée par Charlotte Bonnet, médaillée olympique aux JO de Londres. La nageuse s'est engagée, notamment aux côtés du double champion olympique Yannick Agnel, dans le programme Nageur et citoyen qui permet aux enfants issus de milieux défavorisés d'apprendre à nager.

Obstacles financiers et culturels

À Clichy-sous-Bois, 130 enfants ont participé à leur premier cours de natation. Il faut dire qu'en Seine-Saint-Denis, les chiffres sont inquiétants. Un enfant sur deux ne sait pas nager avant d'entrer au collège. Les maîtres-nageurs font ce qu'ils peuvent pendant l'année scolaire, mais la natation ne fait pas rêver les jeunes, contrairement au football. Les obstacles financiers et culturels aussi sont nombreux. "On est dans une commune pauvre, explique Romain, maître-nageur. [Les habitants] de Clichy-sous-Bois ne viennent pas à la piscine. La clientèle que nous avons actuellement vient de Livry-Gargan et du Raincy, des villes aisées"

Un enfant sur deux ne sait pas nager avant d'entrer au collège. (AMAIA CAZENAVE / RADIOFRANCE)

"Les enfants que nous récupérons en CM2 depuis début septembre n'avaient pas remis les pieds à la piscine depuis le mois de mars ou avril", se désole le maître-nageur. C'est une situation inconcevable pour le maire de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein. "On n'organisait pas de séjour à la mer, parce qu'il y avait trop d'enfants qui ne savaient pas nager et qu'on ne pouvait pas proposer une activité kayak par exemple. C'est stigmatisant dans la vie de tous les jours et c'est dangereux", explique-t-il. La noyade est la première cause de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans en France.

Le reportage franceinfo d'Amaia Cazenave

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