Naufrage de l'Erika : Total pénalement responsable, selon l'avocate générale
Conséquence de cette responsabilité pénale : la magistrate a requis une amende de 375.000 euros, le maximum pour
délit de pollution, contre
Total, déjà condamné à cette peine en première instance, et contre sa filiale
Total Petroleum Services, qui elle avait été relaxée.
_ Total "ne pouvait ignorer que l'Erika était potentiellement dangereux", a-t-elle estimé, considérant que le groupe était pénalement responsable de la
catastrophe. Pour elle, il a commis une "imprudence dans la mise en oeuvre de
ses procédures" d'inspection du navire par ses propres services.
L'avocate générale a également requis la confirmation
des peines prononcées par le tribunal correctionnel de Paris à l'égard des
autres prévenus : une amende de 375.000 euros pour la société de classification
Rina, personne morale, et les amendes maximum de 75.000 euros prévues envers des
particuliers, pour l'armateur du navire Giuseppe Savarese et le gestionnaire
Antonio Pollara.
_ Selon elle, l'agence de classification Rina "a renouvelé le certificat de
navigabilité de l'Erika dans la précipitation", tandis que l'armateur et le
gestionnaire, MM. Savarese et Pollara, sont "indissociables" car leurs
"décisions ont été prises de concert".
Pour l'avocate générale, "c'est l'insuffisance d'entretien et le
développement rapide d'une corrosion non traitée qui sont à l'origine de
l'affaiblissement de structure de l'Erika". Or, Savarese et Pollara ont effectué
"des réparations à la petite semaine" , avec "le moins d'argent possible".
La marée noire provoquée par le naufrage du pétrolier, le 12 décembre 1999
au large du Finistère, avait souillé 400 kilomètres de côtes et mazouté plus de
150.000 oiseaux.
_ Le procès doit se poursuivre jusqu'au 18 novembre.
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