Mort de l'ourse Cannelle : le chasseur jugé aujourd'hui
Il a toujours assuré qu'il avait tiré en dernier ressort, pour défendre sa vie. Ce 1er novembre 2004, René Marquèze, 64 ans, participait avec cinq autres chasseurs à une battue aux sangliers en Vallée d'Aspe, sur le territoire de la commune d'Urdos, un secteur où la présence d'une ourse et de son petit était connue. Se retrouvant face à l'animal sur un sentier, René Marquèze l'avait tué en tirant à deux reprises.
Une mort qui avait causé beaucoup d'émotion dans le pays. Car l'ourse Cannelle était la dernière représentante de l'espèce de l'ours des Pyrénées.
Il encourt six mois de prison et 9.000 euros d'amende
Début 2007, le chasseur avait bénéficié d'un non-lieu, mais les associations de défense de l'environnement ont fait appel. La Cour de Cassation a tranché, annulant le non-lieu. René Marquèze sera donc jugé à partir d'aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Pau pour "destruction d'espèce protégée". Il risque jusqu'à six mois de prison ferme et 9.000 euros d'amende.
Une vingtaine d'associations de protection de la nature se sont portées partie civile dans cette affaire. Pour l'avocat de la Fondation
Brigitte Bardot, "au-delà de la mort d'un ours, c'est le premier
procès de l'histoire jugeant un homme ayant fait disparaître une
espèce. Il aurait été choquant que la mort du dernier spécimen
d'ours des Pyrénées ne soit pas jugée comme il se doit".
_ Mais pas seulement. Selon France Nature-Environnement, il s'agit aussi d'éviter que les faits se reproduisent : "Tant que l'Etat n'aura pas eu le courage de se pencher sur
l'exercice de la chasse dans les zones de présence des ours, il
risque d'y avoir d'autres Cannelle".
Céline Asselot avec agences
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