Mort de Clément Méric : ouverture d'une information judiciaire pour "homicide volontaire"
L'enquête sur la mort du jeune militant d'extrême gauche Clément Méric, survenue mercredi à Paris, avance : le procureur de Paris a annoncé samedi matin l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicide volontaire" visant le principal suspect de l'agression. Il s'agit d'un skinhead de 20 ans, agent de sécurité, nommé Esteban. Le procureur a confirmé les résultats d'autopsie révèlant que Clément Méric, 18 ans, était mort des suites des coups portés au visage et non de sa chute.
L'intention de tuer
"Le décès n'est pas dû à un hématome qui aurait été causé par la chute à terre, mais (il) est dû aux traumatismes craniens faciaux qui ont été occasionnés par les coups de poings qui ont été portés sur la victime ", a expliqué François Molins, lors d'un point presse samedi matin. Le procureur de Paris a également insisté sur "la force et la violence des coups de poing portés au visage de Clément Méric, alors que la victime était beaucoup moins -vous me pardonnerez l'expression- baraquée " et sur "les suspicions de l'usage d'un poing américain ".
Une rencontre "totalement fortuite"
Le procureur a également donné quelques précisions sur les circonstances du drame. La présence des deux groupes dans le quartier "semble totalement fortuite ", a-t-il indiqué. Selon le procureur, c'est bien le groupe de la victime qui a provoqué en premier. En revanche, sur l'origine exacte de la rixe, à savoir qui a porté les coups en premier, le flou persiste.
Le procureur a également précisé que les cinq suspects dans cette affaire étaient sympathisants du groupuscule d'extrême droite Troisième Voie, la femme Katia en étant même adhérente. D'où la décision dans la foulée samedi de Jean-Marc Ayrault de lancer une procédure de dissolution.
Le parquet requiert le placement en détention provisoire des cinq hommes
Vendredi soir, cinq personnes avaient été déférées, le parquet a requis le placement en détention provisoire de quatre d'entre elles, les quatre hommes, dont Esteban. En ce qui concerne la cinquième personne, la femme dénommée Katia, le parquet a sollicité un placement sous contrôle judiciaire.
Le parquet a également requis l'ouverture d'une enquête pour violences volontaires en réunion, violences volontaires et complicité de violences volontaires en réunion à l'encontre des cinq suspects. Le procureur a précisé que d'autres personnes pourraient encore être interpellées.
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