Cet article date de plus de cinq ans.

"Mon fils était gentil, respectueux" : ce que l'on sait du meurtre d'Oliver, 17 ans, tué lors d'une violente rixe à Noisy-le-Sec

Le corps du jeune homme a été retrouvé jeudi, près de Tours. Deux jeunes hommes ont été mis en examen et écroués samedi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le portrait d'Oliver est entouré de fleurs à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), le 16 novembre 2019 après la marche en sa mémoire. (MAXPPP)

Ils sont soupçonnés d'avoir frappé, séquestré et tué Oliver, 17 ans. Deux hommes ont été mis en examen et écroués samedi 16 novembre, a annoncé le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), après le placement en détention d'un premier suspect lundi. Cette décision de justice intervient quelques heures après une marche blanche en mémoire de l'adolescent, dont le corps a été découvert jeudi près de Tours (Indre-et-Loire). Oliver était resté introuvable pendant une semaine, après une violente rixe survenue à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Voici ce que l'on sait de cette affaire.

Une rixe au bord du canal de l'Ourcq

Dix jours après la disparition d'Oliver, un scénario commence à se dessiner. Selon une source proche de l'enquête interrogée par l'AFP, Oliver "aurait prétendu" vendre du cannabis à des jeunes sur les rives du canal de l'Ourcq, à Noisy-le-Sec, dans la nuit du 6 au 7 novembre, "mais il n'en avait pas". S'en serait suivi un déferlement de violences. Des images de l'agression ont été diffusées sur Snapchat, alertant le frère d'Oliver, indique Le Parisien. On y voit la victime, allongée au sol, le visage tuméfié et en sang. "Ces moments insoutenables sont accompagnés par un flot d'insultes", ajoute le journal. 

"Pour nous, c'est littéralement un 'gang de barbares', des gens d'une extrême violence", commente auprès de France 3 Grégory Goupil, policier membre du syndicat Alliance 93.

Son corps déplacé à 250 km de là

Jeudi, soit une semaine après sa disparition, le corps du jeune homme a finalement été retrouvé dans un bois de Veigné (Indre-et-Loire). Pourquoi ses meurtriers ont-ils parcouru 250 kilomètres en voiture pour abandonner son corps, seulement vêtu d'un caleçon, dans un bois ? Les enquêteurs penchent pour une volonté de brouiller les pistes "dans la panique", alors que des appels à la vengeance les ciblant circulaient sur les réseaux sociaux.

L'autopsie réalisée vendredi sur le corps du jeune homme n'a pas permis d'établir précisément la date de sa mort. Toujours selon une source proche de l'enquête, son décès serait dû à "une accumulation de coups" et "au fait d'être resté dehors, très affaibli, alors qu'il faisait froid". 

Trois personnes écrouées

Une enquête a été ouverte pour "tentative d'homicide volontaire en bande organisée" et a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Dans ce cadre, deux hommes de 26 et 27 ans, originaires de Noisy-le-Sec, ont été mis en examen et placés en détention provisoire samedi. Ils sont notamment poursuivis pour "séquestration avec actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort" et "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime". Le premier s'est présenté spontanément à la police mardi, alors que le second a été arrêté jeudi au retour d'un voyage express en Thaïlande. D'après Le Parisien, il s'agirait d'un "adepte du MMA, un sport de combat"Un troisième suspect, originaire de la même ville et âgé de 17 ans, avait déjà été mis en examen et écroué lundi. 

Une marche blanche à sa mémoire

Samedi, 650 personnes ont marché depuis le quartier de Rougemont à Sevran, où l'adolescent vivait, jusqu'aux lieux de la bagarre, à cinq kilomètres de là. Dans le cortège silencieux mené par la mère de l'adolescent, de nombreux jeunes, pour beaucoup vêtus d'un tee-shirt blanc frappé du visage juvénile d'Oliver. Après une heure et demie de marche, les proches d'Oliver ont pris la parole, comme le rapporte France Bleu Paris.

"Mon fils était gentil, respectueux. Mon fils n'était pas violent, pas un voyou, pas un trafiquant de drogue", a dit sa mère, vêtue de blanc, un bouquet de fleurs à la main. "J'ai passé une semaine seule, dans ma souffrance, sans nouvelles de mon enfant", a-t-elle soufflé, bouleversée.

Le père de la victime a ensuite à son tour appelé les jeunes "à arrêter de s'entretuer". "Les parents souffrent abondamment, arrêtez le massacre. Apprenez à l'école, écoutez vos parents", a-t-il lancé. Des banderoles ont été déployées avec trois messages : "Repose en paix beau sourire", "Grand remerciement à la police judiciaire de Bobigny" et "Appel au calme".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.