Mobilisation pour les journalistes emprisonnés au Niger
Au 24e jour de détention, si "le moral est bon", sur le plan diplomatique la situation est plus complexe. Crise de l’arche de Zoé, blocage de la situation des otages en Colombie, alors qu’ils ne sont pas encore passés devant le juge, aux dires de leurs proches Thomas Dandois et Pierre Creisson "ont peur d’être oubliés". Les familles espèrent qu’ils seront jugés en toute impartialité et ont lancé un nouvel appel à la clémence au président Mamadou Tandja, dans les colonnes du Monde daté du 8 janvier.
Les deux journalistes avaient obtenu une autorisation pour des reportages sur la grippe aviaire dans le centre-sud du Niger, mais se sont également rendus dans le nord, strictement interdit à la presse, où ils ont réalisé des films sur le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ, rébellion touareg), selon Niamey.
"Lorsqu'ils ont été arrêtés, ils étaient en route pour Niamey, où ils avaient prévu d'écouter et de filmer les membres de votre gouvernement. Ils n'entendaient pas priver le Niger de son droit à la parole, ils voulaient au contraire montrer tous les aspects de la crise. Et si Thomas et Pierre sont allés au-delà de ce qui leur était autorisé, ce n'était pas pour soutenir la rébellion mais pour vérifier", soulignent les auteurs de la lettre.
Deux journalistes nigériens, Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale (RFI), et Ibrahim Manzo Diallo, directeur du bimensuel Aïr-Info, sont aussi détenus respectivement depuis le 26 septembre et le 9 octobre et accusés par les autorités de complicités avec les rebelles touaregs du MNJ.
Caroline Caldier
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