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Michèle Alliot-Marie attaque un avocat en diffamation

Dix-huit mois après avoir été la cible d’un "contrat", l’avocat Karim Achoui sort un livre dans lequel il implique un commissaire de police. La ministre de l’Intérieur n’entend pas laisser éclabousser la police. Une plainte en diffamation a été déposée à la mi-journée…

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 11:38

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Deux balles de 11,43 tirées à bout portant par un homme casqué, boulevard Raspail à Paris. C’était en juin 2007. L’arme s’est ensuite enrayée. Grièvement blessé mais vivant, le sulfureux avocat parisien Karim Achoui raconte dans un livre qui sort demain -L’avocat à abattre (Ed. du Cherche-Midi), les dessous du contrat qui le visait.

La justice se prononcera demain sur l’interdiction éventuelle de l’ouvrage. Car l’avocat de nombre de caïds du grand banditisme met en cause, dans son récit, un commissaire de police. Un flic de la PJ de Versailles dont l’indicateur, Rudy Terranova, est le principal suspect de cette tentative d’exécution. Terranova -inscrit au fichier des indics de la PJ de Versailles- et trois de ses complices présumés ont été mis en examen en avril dernier pour "tentative d’assassinat en bande organisée", et écroués.

"Une frange de la police, plus particulièrement versaillaise, a trempé jusqu'au cou dans mon affaire", écrit Karim Achoui, avant de citer le nom de ce commissaire de la PJ. "Dans les heures qui ont précédé son acte, et dans celles qui ont suivi, Rudy Terranova a rendu compte, au long d’échanges téléphoniques répétés, au commissaire", poursuit l’avocat.

France Info vous le révèle : sans attendre la décision du tribunal des référés, la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a déposé plainte dès ce midi contre l’avocat. Elle n’entend pas laisser éclabousser ainsi la police nationale et l’un de ses cadres.

Les conseils de l’auteur admettent que l’ouvrage est parfois "excessif". Mais selon eux, "il y a quand même des éléments un peu troubles (dans cette affaire) qui permettent à M. Achoui de s’interroger et de s’émouvoir".

Reste que la sortie de ce livre devance de quelques jours la comparution devant les assises de Paris de Karim Achoui, en tant qu’accusé : l’avocat est renvoyé pour complicité dans l’évasion de la prison de Fresnes d’Antonio Ferrara. C’était en mars 2003, Me Karim Achoui était le défenseur du braqueur de fourgons blindés. Pour certains policiers, le livre de Karim Achoui est donc là pour faire diversion.

Franck Cognard, Gilles Halais