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Tuerie de Chevaline : l'ex-policier en garde à vue fasciné par l'Allemagne nazie

Les enquêteurs s’intéressent à ses relations dans le milieu des collectionneurs d’armes de la seconde guerre mondiale. 

Article rédigé par franceinfo
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Des gendarmes perquisitionnent une maison à Talloires (Haute-Savoie), le 18 février 2014, après l'arrestation d'un homme dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de Chevaline. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Les gendarmes n'ont peut-être pas arrêté un suspect dans l'enquête sur la tuerie de Chevaline. Mais l'homme qu'ils détiennent les intrigue de plus en plus. Pour de toutes autres raisons. Sa garde à vue a d'ailleurs été prolongée de 48 heures, jeudi 20 février. Elle peut donc durer jusqu'à samedi. Pourquoi ?

Une fascination pour l'Allemagne nazie

Selon les informations de France 2, l'ancien policier municipal, interpellé mardi à Talloires (Haute-Savoie) dans le cadre de l'enquête sur le quadruple homicide perpétré en septembre 2012, est un collectionneur d’armes de la seconde guerre mondiale. Il voue même une admiration à l’armée du IIIe Reich. Lors de la perquisition à son domicile, les gendarmes ont ainsi découvert une chevalière frappée de l’insigne SS, une bague que cet homme portait régulièrement.

Un penchant xénophobe

Le  penchant xénophobe de ce père de trois enfants, connu pour ses accès de violence, ne fait aucun doute. "Il n’aime pas les étrangers, c’est très clair", confie à France 2 une source proche de l’enquête.

Ce chasseur de 48 ans, dont les beaux-parents possèdent des terrains sur la commune de Chevaline, fréquentait régulièrement la forêt de la combe d’Ire, là où les crimes ont été commis.

Les enquêteurs ont découvert qu’il s’en était pris à des touristes allemands qui se promenaient dans cette forêt au prétexte qu’ils ne parlaient pas le français. C’est une des raisons pour lesquelles, avant son arrestation, les enquêteurs ont considéré qu’il avait "un profil plus que prometteur"

Des relations dans le milieu des collectionneurs d’armes

Les gendarmes s’intéressent aux relations que l'homme entretenait dans le milieu des collectionneurs d’armes. L’objectif est d’identifier les détenteurs de pistolet Luger P6, une arme ancienne utilisée par le tireur de Chevaline.

Selon le procureur, l’ex-policier municipal sera probablement déféré au tribunal de grande instance d’Annecy samedi matin dans le cadre de l’information judiciaire qui sera ouverte pour trafic d’armes.

Son ami, passionné d'armes comme lui, interpellé mardi soir après avoir tenté d'échapper aux gendarmes, est lui aussi toujours en garde à vue. Des vérifications sont en cours, notamment concernant les nombreuses armes et véhicules saisis. Les enquêteurs vérifient aussi les propos des deux hommes interpellés.

Mais pas de "connexion" avec la tuerie de Chevaline

Entendu jeudi matin sur son emploi du temps le jour du quadruple meurtre, l’homme a, selon son avocat, déclaré "qu’il n’était pas présent sur les lieux, ni ce jour-là, ni dans les jours qui ont précédé, et qu’il ignorait tout de cette tuerie". Selon le procureur de la République d’Annecy, "rien ne permet pour l’instant d’établir objectivement une connexion entre cet homme et la tuerie".

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