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A Sciences Po, les élèves choqués qu'on puisse encore "mourir pour ses idées"

Clément Méric, tué par des skinheads mercredi, était un étudiant de l'école parisienne. Personnalités politiques, élèves et élus se sont réunis ce jeudi midi sur place. Reportage.

Article rédigé par Marie Deshayes
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les étudiants, réunis devant Sciences po Paris pour rendre hommage à Clément, étaient encore sous le choc (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"La violence, c'est l'échec de la parole. Comment est-ce possible, en France, en 2013, de mourir pour ses idées ?" Rue Saint-Guillaume à Paris, Mathilde et ses amis, étudiants à Sciences Po, comme Clément Méric, mort après une bagarre avec des sympathisants d'extrême droite, sont encore sous le choc. L'un d'entre eux résume : "Il y a deux éléments dans cet évènement : c'est un drame humain, et c'est une attaque contre la démocratie. Nous sommes là pour protester contre le symbole affreux de cet acte." 

Alors que les cours sont finis depuis quelques jours pour eux, ils ont tenu à être présents ce mercredi 6 juin pour rendre hommage à Clément Méric, 18 ans, qui faisait partie de leur promo depuis le début de l'année. "Le Chant des partisans entonné par la foule était un beau moment de recueillement", dit-elle encore.

Les personnes réunies devant Sciences po Paris ont entonné le chant des partisans (MARIE DESHAYES / FRANCETV INFO)

Egalement en première année, Samuel est syndiqué à l'Unef, classé à gauche. Sa réponse à ce drame : "Continuer à militer pacifiquement. Ne pas sombrer à la panique ou au désarroi." 

Pour Jonathan Hayoun, président de l'Union des étudiants juifs de France, cette agression est "la conséquence d'un an de banalisation de l'extrême droite. Il faut à tout prix dissoudre ces groupuscules et continuer le combat contre le Front national qui, quoi qu'on dise, a des accointances avec ces mouvements-là", revendique-t-il. 

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Casquette de gavroche sur la tête, Alexandre Tessereau est venu accompagner le secrétaire national du Parti de gauche, Eric Coquerel. Ce militant et ancien de Sciences Po Toulouse a croisé plusieurs fois Clément lors de manifestations, notamment le 5 mai.
 
Ce dernier n'appartenait pas au Parti de gauche, "mais il se joignait souvent à nous". Clément faisait partie de l'Action antifasciste Paris-Banlieue. "L'action de ce groupe consiste à organiser des contre-manifestations lors de rassemblements extrémistes, des concerts de soutien à des sans-papiers, des happenings, explique Alexandre. "Ce mouvement est issu du Scalp [Section carrément anti Le Pen], auto-dissout en janvier 2013, qui menait des actions très violentes", indique-t-il. 
Clément faisait partie d'un groupe antifasciste  (MARIE DESHAYES / FRANCETV INFO)

Selon lui, Clément avait également participé à des rassemblements d'opposition aux défilés du Comité du 9-Mai. Tous les ans, en souvenir de Sébastien Deyzieu, un jeune nationaliste tué lors d'affrontements avec la police, "ce groupe organise des veillées au flambeau, des concerts de groupes aux idées fascistes", précise le militant d'extrême gauche. 

Devant la porte de la grande école, les journalistes se pressent et les politiques font leurs déclarations. "De ce que me disent ses amis, c'est typiquement ce que Clément n'aurait pas aimé, assure un étudiant de quatrième année qui veut rester anonyme. Il était très critique sur le système médiatique qui se jette sur les évènements sans essayer d'en saisir les enjeux. Tous les élus savent très bien que les caméras vont se jeter sur eux."

Le maire de Paris Bertrand Delanoë a fait le déplacement (MARIE DESHAYES / FRANCETV INFO)

D'autres rassemblements sont prévus partout en France. A Paris, ils ont débuté à 17 heures au passage du Havre, où a été agressé Clément. Et à 18h30 place Saint-Michel. 

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