Fillette tuée à Calais : qui est l'homme suspecté du meurtre de Chloé ?
Ce Polonais de 38 ans, qui a reconnu, jeudi, avoir violé et tué la petite fille âgée de 9 ans, avait été condamné à de multiples reprises.
A côté du corps dénudé de Chloé se trouvait une voiture rouge avec les portes ouvertes et une plaque polonaise. La même Seat avec des barres de toit dont les pneus ont crissé quand elle a démarré en trombe après qu'un homme a enlevé la fillette de 9 ans, à Calais, mercredi 15 avril.
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Il n'a pas fallu longtemps aux enquêteurs pour remonter au propriétaire du véhicule et l'arrêter, non loin de la scène de crime. Le suspect a rapidement reconnu avoir violé et tué la fillette, selon des sources proches de l'enquête. Voici ce que l'on sait de cet homme.
Un Polonais avec un parcours fait d'errances
D'après Le Parisien, le suspect de 38 ans s'appelle Zbiegniew H. Ce Polonais est né en 1977, non loin de Varsovie. Le Parisien parle d'un homme naviguant "depuis son plus jeune âge dans un univers particulièrement précaire, fait d'errances, de vols à la tire en tous genres et de consommation excessive d'alcool". A son arrestation, mercredi 15 avril, il avait d'ailleurs 0,57 milligramme d'alcool par litre d'air expiré, a précisé le procureur de la République de Boulogne, Jean-Pierre Valensi, jeudi, lors d'une conférence de presse.
Il aurait eu une scolarité erratique marquée par un comportement violent. "Jeune adulte, il enchaîne tant bien que mal des petits boulots sur des chantiers, des missions d'intérim".
Condamné à de multiples reprises
Jeune, il "se fait déjà connaître de la justice polonaise pour de multiples vols et des violences volontaires. A chaque fois, il reconnaît ses forfaits, justifiant les vols par le besoin de se procurer de l'argent pour survivre", indique le quotidien.
Il fait ses premiers allers-retours vers la France au début des années 2000 et se fait remarquer de la justice. Condamné une première fois par le tribunal de Boulogne-sur-Mer à quatre ans d'emprisonnement pour extorsion avec violence, séquestration et vol aggravé, il est placé sous mandat de dépôt en juin 2003, selon le procureur, avant d'être libéré le 30 novembre 2005.
D'après Le Parisien, il retourne alors en Pologne où il est entendu par la justice pour des faits de séquestration. Il revient définitivement en France en 2009, avec pour projet de rejoindre un parent à Londres, mais serait resté dans la région de Calais, faute de moyens. Il aurait aussi tenté de rejoindre la légion étrangère, qui aurait refusé de l'intégrer en raison de son passé judiciaire.
La même année, il se livre à une série d'agressions avant d'être à nouveau arrêté. Interpellé en 2009, il est condamné en 2010 pour extorsion par violence et tentative de vol aggravé en récidive. Il est alors condamné à six ans de prison.
Remis à la Pologne, mais de retour en France
En mai 2014, il est libéré et remis aux autorités polonaises. Le tribunal de Varsovie avait sollicité "la remise de l'intéressé dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen en avril 2010 pour des faits de cambriolage commis en l'an 2000, à Varsovie", selon le procureur.
Selon Jean-Pierre Valensi, le suspect a expliqué qu'il n'est revenu à Calais que "le matin-même [du meurtre], dans le but de se rendre en Angleterre chez sa sœur à Southampton. Il ne disposait cependant d'aucun titre de transport. Dans l'après-midi, il stationnait son véhicule rue Bossuet afin de consommer une bière. Une fillette [Chloé] s'approchait de lui pour l'arroser avec un pistolet à eau. Il l'empoignait (...) et la contraignait à monter à l'arrière de son véhicule."
Un homme "immature" et "malfaisant"
Lors de son procès, en 2010, un expert psychiatre l'a décrit comme "intolérant à la frustration, immature et en manque d'estime de lui-même". L'une de ses victimes en 2009, une femme aujourd'hui âgée de 84 ans vivant à quelques centaines de mètres du lieu de l'enlèvement, le décrit, au Parisien, comme un "être malfaisant". L'homme s'était introduit chez elle où il l'avait menacée avec un couteau : "'Si tu cries, je te tue', m'avait-il prévenu plusieurs fois." Violent, "il m'a traîné par le dos jusqu'à l'étage". Elle s'était échappée par une fenêtre et avait donné l'alerte, avant qu'il ne soit arrêté. "Il avait [déjà] agressé une autre dame, mais avait pu être mis en fuite, ajoute-t-elle. Il s'en était aussi pris à un gendarme, auquel il avait dérobé son arme, avec laquelle il avait agressé encore une autre dame. A chaque fois, il se faufilait sans bruit par les Velux."
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