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Disparition de Karima Benhellal : le mari devant la Cour d'Assises

"Qu'il nous dise ce qu'il a fait de notre soeur !". C'est le cri du coeur de Mohammed Benhellal, le frère de Karima. L'époux de la disparue, Karbal Dandouni est accusé de l'avoir emmenée au Maroc et de l'y avoir tuée. Le procès s'ouvre ce lundi à Angoulême et les explications du mari sont très attendues. 

Article rédigé par Agence AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Karima Benhellah a disparu un jour de juillet 2005, au Maroc. Après sept ans de mariage orageux, marqué par la violence. Une disparition dont son mari Karim Dandouni devra s'expliquer à partir de lundi devant la cour d'assises de la Charente.

"Il n'a pas avoué. Il n'y a pas de corps, mais tous les éléments de la culpabilité", a assuré Me Gérard Chemla, avocat du frère de Karima, Mohamed Benhellah, peu avant le procès qui s'ouvre lundi à 14h30 et doit durer jusqu'à vendredi.

En 2005, Karima, une femme brune au visage doux, avait 38 ans. Elle travaillait comme aide-documentaliste au lycée Guez de Balzac à Angoulême depuis mars et vivait seule, après s'être séparée de son mari Karbal Dandouni, un Marocain épousé sept ans plus tôt.

Lui, âgé de 42 ans aujourd'hui, l'avait battue un an à peine après leur mariage. Ses amies ont dit d'elle que c'était une femme "agréable", "joviale", "prête à rendre service", selon l'enquête. C'était, "une femme aimant son mari mais le craignant fortement".

Au point d'ailleurs d'avoir semblé s'isoler de ses proches, qui appréciaient peu l'époux violent.

Karbal Dandouni, originaire de Casablanca, s'était installé en France au cours des années 1990. Il a indiqué avoir été bûcheron, et avoir travaillé dans une régie de quartier à Angoulême, puis dans une association. Son casier judiciaire porte mention de plusieurs condamnations, notamment pour vol, port d'arme, trafic de stupéfiants et violences.

En 2003, cinq ans après avoir épousé Karima, il a pris une deuxième épouse au Maroc, Rabia, sujet de discussion avec Karima, qui, selon l'enquête semblait opposée à tout divorce.

Deux ans plus tard, ils sont partis ensemble, seuls, au Maroc avec la voiture de Karima, une Renault 21 grise, un voyage que les amies de la disparue s'expliquent peu. Karima est partie mi-juillet. Le 4 août un dernier retrait a été opéré avec sa carte bancaire, au Maroc, et ensuite plus rien. Sa ligne téléphonique est restée inactive. Personne n'est venu chercher son chèque de salaire. Son mari lui, est rentré avec Rabia et leur fils Ismaël, le 25 août, et se serait servi du passeport de Karima pour permettre à sa deuxième épouse d'entrer en France. Il a récupéré des affaires dans son appartement et a repris sa vie, presque comme si de rien n'était.

Le frère de Karima, Mohamed, a fini par porter plainte pour séquestration et obtenu l'ouverture d'une enquête. "Quand j'ai su qu'il était revenu avec une autre femme qui avait les papiers de ma soeur, qu'il avait détruit sa voiture et vidé l'appartement, je me suis dit qu'il l'avait tuée", a dit ce dernier au quotidien Sud Ouest.

Aux enquêteurs et au juge d'instruction, Karbal a livré de multiples versions sur ce sombre périple, tout en niant l'avoir tuée. Ainsi, a-t-il affirmé avoir déposé Karima à la gare Saint Jean de Bordeaux, au retour, alors que de nombreux témoins ont admis qu'il était revenu avec sa seconde épouse, en compagnie de deux soeurs de l'accusé et de l'époux de l'une d'entre elles. Il n'avait en revanche ensuite aucune explication à donner sur sa disparition.

Sa violence, ses soeurs l'ont toutes évoquée. L'une d'entre elles a même affirmé qu'un ami très proche de Karbal Dandouni, jamais retrouvé, lui avait confié qu'il avait "tué" sa femme. Une autre a déclaré qu'il lui avait lui-même dit l'avoir droguée et laissée à Tanger. Toutes se sont rétractées plus tard, non sans manifester la peur qu'il leur inspirait.

Karbal Dandouni a été mis en examen pour homicide volontaire le 4 juin 2009. Il est le dernier à avoir vue Karima. L'un de ses avocats, Me Rachid Rahmani, contacté dimanche par l'AFP, a indiqué qu'il serait bien présent à l'audience lundi, et que son client avait souhaité qu'il garde le silence car il réservait ses explications à la cour d'assises.

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