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Marseille, théâtre de nouvelles "guerres des gangs" ?

Une fillette de 12 ans a été touchée par une balle perdue hier après-midi à Marseille, lors d'une fusillade apparemment liée au trafic de drogue. Cinq règlements de compte ont eu lieu dans la région depuis début février, une escalade qui inquiète la police marseillaise.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © Naalin)

Les faits se sont produits dans le quartier de la Belle-de-Mai, dans le 3e arrondissement. Le tireur, qui est parvenu à prendre la fuite à bord d'une voiture, avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur un groupe qui discutait à proximité. Légèrement touchée à la jambe, la fillette est sortie de l'hôpital ce matin.

Depuis début février, quatre autres règlements de comptes ont touché la région. Mercredi dernier, un Marseillais de 51 a été abattu au bord de la RN96. Daniel Merlini, surnommé “Bibendum” , était fiché au grand banditisme, et assigné à résidence sous contrôle judiciaire dans les environs d’Aix-en-Provence. Gérant d’une discothèque, il était soupçonné de contacts avec la mafia corse.

Des règlements de compte à répétition

Le 14 février dernier, un homme était retrouvé mort dans le sud de Marseille. Une balle avait été glissée dans sa bouche, un code utilisé par le milieu du banditisme pour désigner les « balances ». La victime était un proche de Raymond Mihière, dit « Le Chinois », une figure du crime organisé dans la région.

Un corps découvert le 16 février, dans une cité du nord de la ville, a également été relié à ces activités. Il portait un gilet pare-balles, un cas de figure que les enquêteurs indiquent ne jamais avoir rencontré jusque-là.

Puis le 22 février, un homme de 60 ans, présenté comme un ancien proche du milieu mafieux, était à son tour abattu à Port-de-Bouc, le corps criblé de balles.

“L’utilisation d’armes de guerre s’est banalisée”

La police judiciaire de Marseille indique avoir affaire à de véritables “guerres de territoires” . Selon un policier spécialisé dans le milieu du crime organisé, “l’utilisation d’armes de guerre s’est complètement banalisée”. Machines à sous et trafic de drogues génèrent des bénéfices de plusieurs centaines de milliers d’euros, une véritable économie parallèle où les différents se règlent de plus en plus violemment. “On n’hésite plus à tuer pour défendre certaines parts de marchés ou de trafics” , estime le procureur de la ville, Jacques Dallest.

Une quarantaine d’homicides volontaires ou de tentatives ont été recensés dans les environs de Marseille pour la seule année 2009.

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