Mariage annulé : les politiques s'en mêlent
Indignation, réflexion, réaction. Après les premières déclarations émues, hier, du député Jacques Myard et de la secrétaire d'Etat au droit des femmes Valérie Létard, au sujet de cette affaire d'annulation de mariage (voir notre article), le parti de la majorité (UMP) a commenté l'action de la justice aujourd'hui, et demandé des évolutions.
Premier à s'exprimer au cours de la journée, le porte-parole du parti majoritaire Frédéric
Lefebvre, qui a demandé au ministère de la Justice d'engager un "recours" s'il était avéré que l'annulation ce mariage était dûe à la non-virginité de l'épouse. Estimant cette situation "choquante", le député des Hauts-de-Seine ajoute "c'est une mise en cause de l'égalité homme-femme, les hommes ne pouvant être mis en cause pour les mêmes motifs".
"Si c'est la question de la virginité qui a motivé l'annulation du mariage, je demande à la chancellerie de déclencher un recours dans l'intérêt de la loi pour dire le droit" dit-il enfin.
Unanimité politique
Quasiment mot pour mot, Laurence Rossignol (secrétaire chargée des droits des femmes au Parti socialiste) a estimé que la décision "porte atteinte au principe constitutionnel d'égalité entre les hommes et les femmes et de non-discrimination car elle ne peut être prononcée qu'à l'encontre d'une femme".
_ Le Parti communiste avait également fustigé hier "une décision scandaleuse" allant "à l'encontre du droit des femmes, à leur intimité et à la libre disposition de leurs corps". Même indignation chez Fadela Amara, ancienne présidente de Ni Putes Ni Soumises, et désormais membre du gouvernement.
Aujourd'hui, Patrick Devedjian va plus loin pour l'UMP, déclarant "c'est la première fois que les principes jurisprudentiels sont appliqués à un tel cas et cela revient à intégrer la pratique de la répudiation dans le droit positif". "L'UMP souhaite que les voies de recours soient employées et qu'en définitive la Cour de Cassation puisse mettre un terme à une
situation très dérangeante pour la Collectivité nationale".
Hier, le procureur de la République de Lille, Philippe Lemaire, avait confirmé que l'annulation était "assez conforme à la jurisprudence classique" et a souligné que les deux époux étaient "d'accord".
Matteu Maestracci avec agences
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