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Loiret : "Il demandait de se mettre en sous-vêtement", témoigne une femme qui accuse son dentiste d'attouchements

Ce dentiste de Châlette-sur-Loing est accusé d'agressions sexuelles et de viols. Deux plaignantes témoignent auprès de France Bleu Orléans.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Orléans
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La plupart des agressions présumées auraient eu lieu au sein du cabinet dentaire du docteur Schoener à Châlette-sur-Loing (Capture d'écran Google Maps)

Pour la première fois, deux plaignantes témoignent, mercredi 9 octobre sur France Bleu Orléans, contre le docteur Stéphane Schoener, 58 ans, dentiste à Châlette-sur-Loing, près de Montargis (Loiret). Il a été mis en examen et écroué en mai dernier pour agressions sexuelles et viols.

Quatorze personnes se sont portées partie civile devant le juge d'instruction, auxquelles s'ajoutent 28 plaintes en cours d'analyse, dont celle de Sandra*, une jeune femme d'une vingtaine d'années. Elle a été suivie par ce dentiste entre 2015 et 2017. Pour atténuer les douleurs dentaires, il prescrivait et pratiquait de prétendues séances d'acupuncture : "Il demandait de se mettre en sous-vêtement, raconte-t-elle à France Bleu. Il mettait quelques aiguilles et après il massait le corps pour détendre et apaiser, soi-disant. Je n'avais jamais fait de séance d'acupuncture, donc je ne savais pas ce que c'était exactement. Il massait les jambes, puis remontait au niveau des sous-vêtements, sur le côté, et en-dessous. (...) Je me suis dit que ce n'était pas normal. Il disait que c'était dans le cadre professionnel, mais j'ai trouvé ça totalement inapproprié."

Un système de caméra-espion

Sandra a porté plainte pour attouchements, mais d'autres victimes évoquent des pénétrations digitales, et donc des viols. Lors de la perquisition au cabinet dentaire, les policiers ont découvert un système de caméra-espion, actionnable à distance, et à l'origine du millier de photos à caractère sexuel retrouvées sur l'ordinateur du praticien, et que la police de Montargis montre aux victimes pour les identifier.

Sofia* a ainsi récemment accompagné au commissariat sa fille, âgée aujourd'hui de 31 ans, et qui a subi deux séances "d'acupuncture" avec le dentiste lorsqu'elle avait 16 ans. Elle s'est reconnue sur une de ces photos. "Elle a été sous le choc de se reconnaître, explique sa mère à France Bleu, de découvrir qu'il l'avait prise en photo, nue, et à son insu. Lors des séances, il lui demandait de se déshabiller et de positionner ses jambes d'une certaine façon. Quand elle a refusé de faire une nouvelle séance, car elle est un peu pudique, le dentiste l'a engueulée et lui a dit que ça ne servait plus à rien de revenir."

Le procureur de la République d'Orléans incite les victimes potentielles ou les témoins à se présenter au commissariat de Montargis. Il pourrait y avoir prescription pour plusieurs cas, puisque cela fait 30 ans que le praticien est installé dans la région de Montargis. Il exerçait aussi au centre hospitalier d'Amilly, toujours dans le Loiret. De son côté, le dentiste clame son innocence et nie tout geste déplacé, et a fortiori tout viol. Il confesse seulement un certain goût pour le voyeurisme.

*Les prénoms ont été modifiés.

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