Les ossements de deux saints dérobés dans une petite église de la Vienne
Ce vol peu banal intrigue les enquêteurs, car ce sont les reliquaires et non leur contenu qui ont une valeur marchande.
D'habitude, ce sont les précieux reliquaires des églises qui suscitent les convoitises. Mais cet été, ce sont bien les reliques de deux saints catholiques qui ont été dérobées dans l'église de Magné (Vienne), un village de 640 habitants, situé à 40 km au sud de Poitiers. C'est un bénévole de la paroisse qui s'est rendu compte du vol, mais la date précise n'a pas été établie.
"Ils savaient très bien ce qu'ils venaient chercher"
"Il a vu que les deux reliquaires qui sont accrochés au fond de l'église étaient vides, explique la maire Murielle Phelippon. Il n'y avait plus les reliques dedans, les os de saint Porchaire et de sainte Arthémie qui se trouvaient entourés dans un parchemin. On sait que les reliques étaient encore là le 28 juin, on les a vues sur les photos d'un baptême. Ce qui est curieux, c'est que les voleurs se sont désintéressés des reliquaires. Ils savaient très bien ce qu'ils venaient chercher."
"Un intérêt historique, mais ça n'a pas de valeur"
La question du préjudice est difficile à estimer. Ces reliques ont une importance religieuse, puisque certains fidèles catholiques se recueillaient devant elles. "[Les reliques] ont un intérêt historique, mais ça n'a pas de valeur, indique pour sa part le conservateur des antiquités et objets d'art de la Vienne, Thierry Allard. On peut s'interroger sur l'intérêt de voler ces phylactères, des petits rouleaux de papier, alors que les bras-reliquaires où elles se trouvaient ont une valeur historique et artistique. A moins qu'il n'existe des collectionneurs ou que cela serve pour des cérémonies occultes ou des messes noires."
Les reliquaires de l'église, en effet, sont des pièces en bois doré, sculptées au XVIIIe siècle et sont classées monument historique depuis 1956.
Depuis ce vol, la mairie a fermé l'accès à l'église, qui ne sera ouverte que pour les rares offices qui s'y tiennent. En attendant, les paroissiens de Magné vont devoir invoquer saint Antoine, patron des objets perdus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.