Le suicide d’un cardiologue à l’hôpital Pompidou est "révélateur de dysfonctionnements"
En décembre 2015, le professeur Jean-Louis Mégnien, cardiologue à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris s’était suicidé sur son lieu de travail en se jetant par la fenêtre. Cette affaire est "révélateur de dysfonctionnements" qui ont nourri "un grave conflit" entre différents médecins. C’est ce qu’a révélé une note d’étape rendue publique ce dimanche par la commission mise en place après le drame par le directeur de l’AP-HP et le doyen de la faculté de médecine Paris-Descartes.
Hiérarchie avertie
"Plus largement, ce drame est révélateur de difficultés d’ordre statutaire et organisationnel" a estimé la commission qui va poursuivre ses auditions. Dans ce document, elle a souligné que l’hôpital européen Georges-Pompidou n’a "pas organisé un dispositif structuré centré sur la prévention de la souffrance psychique et la réaction à l’alerte suicidaire des personnels médicaux" . Avant le suicide du cardiologue, un de ses collègues avait averti la hiérarchie en décembre 2014 du mal-être du médecin. Aucune réponse n’avait été apportée.
Le professeur Mégnien s’est donné la mort quatre jours après sa reprise du travail suite à un arrêt maladie de plusieurs mois. Dans une lettre rendue publique en décembre, un chef de service de psychiatrie, le Pr Bernard Granger, avait mis l'accent sur "la façon dont ce collègue a été objectivement maltraité" . Ses proches ont affirmé qu'il était victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie.
Parallèlement une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour harcèlement moral.
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