Le procès de quatre dirigeants de Sup de Co Amiens suspendu
Un suicide, plusieurs tentatives, des salariés à bout de nerfs en arrêt maladie, depuis 2009 l'image de Sup de Co Amiens est ternie par cette affaire de harcèlement moral. Et le procès commence à peine qu'il est déjà suspendu. Me Gilles-William Goldnadel, conseil d'Isabelle Mathieu, directrice administrative et financière de l'école a demandé au tribunal de transmettre à la Cour de cassation - à qui il reviendrait ou non de la transmettre au Conseil constitutionnel - une QPC sur la loi sur le harcèlement moral. Selon l'avocat, ce texte est "totalement incompréhensible", et induit un renversement de la charge de la preuve.
Tout commence le 23 juillet 2009. Une ancienne membre du comité de direction (elle avait été rétrogradée en 2003), âgée de 48 ans se défenestre depuis son bureau au deuxième étage du bâtiment.
_ Six mois plus tard, un assistante pédagogique de 44 ans fait une tentative de suicide à son domicile. Elle avait déjà tenté de mettre fin à ses jours et dénoncé ses conditions de travail dans une lettre.
Au total, sept victimes ont été prises en compte dans la procédure.
"Mise au placard" ou à l'inverse surcharge de travail, pression de la hiérarchie pour démissionner, certains salariés de Sup de Co Amiens ont vu leurs arrêts de travail transformés en accidents du travail par l'Assurance maladie.
Quatre hauts responsables de l'école encourent jusqu'à un an
d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende pour harcèlement moral à l'encontre de ces salariés. L'avocat de l'un des responsables de l'école dit avoir l'impression que le suicide a été "instrumentalisé".
_ L'association Groupe Sup de Co, représentée par son président, Bernard
Désérable, est également poursuivie dans cette affaire en tant que personne morale.
Caroline Caldier, avec agences
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