Le monde judiciaire vent debout contre la réforme de MAM
A peine 24 heures que les magistrats ont sous les yeux les 225 pages de l’avant-projet de réforme de la Justice défendue par Michèle Alliot-Marie, qu’un appel à une manifestation unitaire est lancé par 17 organisations du monde judiciaire.
Magistrats et personnels de justice – gardiens de prison, protection judiciaire de la jeunesse – dénoncent la soumission du système judiciaire au pouvoir politique. Ce projet de réforme, "condamné par une majorité des Français et par le Conseil de l’Europe, apparaît clairement comme une volonté du pouvoir politique de contrôler les affaires sensibles ou gênantes pour le gouvernement", écrivent-ils dans une déclaration commune.
La France au 35e rang sur 43
Les manifestants réclameront également davantage de moyens "pour permettre aux agents d’exercer leurs missions correctement". En 2009, la système judiciaire a fonctionné avec 6,6 milliards d’euros (2,5% du budget) pour 1.100 juridictions, 194 prisons et autres services.
_ Le Conseil de l’Europe classe la France au 35e rang – sur 43 – pour son effort en faveur de la justice, au regard de la richesse nationale du pays.
Mardi prochain, le 9 mars, la manifestation unitaire partira du Palais de Justice de Paris pour se terminer sous les fenêtres de Michèle Alliot-Marie, place Vendôme.
Cette appel, fait rarissime dans l’histoire de la justice en France, fait suite à la présentation officielle du projet de réforme de la procédure pénale. Parmi les mesures phares de cette réforme : la suppression du juge d’instruction indépendant – la machine judiciaire sera désormais pilotée par les procureurs qui dépendent du pouvoir politique – et de nouvelles règles de prescription, susceptibles d’enrayer les enquêtes sur les grands scandales financiers (lire nos articles ci-dessous).
Gilles Halais, avec agences
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