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La Rochelle : le pédophile ne sera pas poursuivi pour viol et séquestration

Fabrice Huljack, 44 ans, déjà condamné pour pédophilie, a été arrêté hier près de Nevers en compagnie d’une adolescente de 14 ans qu’il séquestrait depuis plusieurs jours. Il a été transféré à La Rochelle pour y être mis en examen. La jeune fille, qui a indiqué avoir eu des relations sexuelles avec lui, affirme n’avoir subi ni violence, ni contrainte. Les délits de séquestration et de viol n'ont donc pas été retenus par le parquet.
Article rédigé par franceinfo
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Avant de réintégrer sa famille, l’adolescente a livré avec précision aux gendarmes le récit de son périple en voiture avec cet homme. Il lui avait dans un premier temps donné rendez-vous à Poitiers. Mais c'est à Disneyland (Marne-la-Vallée) qu'ils se sont retrouvés. L'adolescente et son ravisseur ont séjourné en Ile-de-France, puis en Charente-Maritime, en Auvergne et enfin dans l'Allier. La jeune fille "n’a fait état d’aucune violence et d’aucune contrainte" , selon le procureur de la République de Nevers.

Fabrice Huljack, 44 ans, a été transféré à La Rochelle pour y être présenté à un juge d'instruction. Il devrait être mis en examen pour " soustraction de mineur en état de récidive légale" et "atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans avec pour circonstance aggravante l'usage de moyens de communication électronique ". Il risque 10 ans de prison. Mais malgré une relation sexuelle confirmée, la qualification de viol n'a pas été retenue. Celle de séquestration non plus. "La séquestration n'a pas été retenue car il n'y avait ni contrainte ni menaces ni chantage. De même pour le viol, la jeune fille ayant été consentante pour avoir des relations sexuelles", a indiqué le procureur de la République lors d'une conférence de presse.

L’homme avait déjà été condamné pour des faits similaires. Il était sorti de prison en août dernier et était assigné à résidence en Charente-Maritime, sous contrôle judiciaire. Comme il n’avait plus donné signe de vie dans le département, il faisait l’objet d’une recherche sur le territoire national.

Téléphone portable

Ce qui a contribué à sa localisation rapide, c'est un coup de téléphone qu'il a passé depuis son portable. Pour "brouiller les pistes" ou peut-être "animé d'un sentiment de toute puissance", pour "narguer les enquêteurs", l'homme a téléphoné à la gendarmerie d'Indre-et-Loire, affirmant qu'une amie "venait de recevoir un message de la jeune fille sur internet". Selon le correspondant, resté anonyme, l'adolescente indiquait "avoir été enlevée par deux hommes" qui voulaient la contraindre à se prostituer.

Les gendarmes ont alors relevé le numéro de téléphone, et facilement identifié le propriétaire. Restait à localiser le lieu de l'appel, en Indre-et-Loire, pour mettre en place un dispositif policier. Après avoir repéré sa voiture, plusieurs brigades de gendarmerie du Cher, de l’Allier et de la Nièvre – trois départements qu’il venait de traverser – l’ont pris en chasse alors qu’il se dirigeait vers Nevers. La traque s’est terminée à travers champs. Et ce n’est qu’après son arrestation que les gendarmes ont découvert la jeune fille dans le coffre de la voiture.

L’adolescente, qui n’a pas encore 15 ans, avait fugé le 14 novembre dernier de l’internat du lycée d’enseignement professionnel privé La Providence de Dieuze (Moselle), pour rejoindre le correspondant anonyme avec lequel elle "tchattait" sur internet. Ses parents et enseignants avaient alors donné l’alerte.

Gilles Halais avec agences

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