La perpétuité pour Rachid Ramda

La perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, le maximum prévu par la loi : c'est ce qu'avait requis l'avocat général mercredi ; c'est la peine à laquelle Rachid Ramda a été condamné, hier soir, après sept heures de délibéré, par la cour d'assises spéciale de Paris.
_ Rachid Ramda, terroriste algérien, organisateur et financier, depuis Londres, de la vague d'attentats en France, à l'été 1995.

A l'énoncé du verdict, Rachid Ramda est resté impassible. Il a simplement adressé un sourire et un signe de la main à son frère présent dans la salle, avant de quitter le box. Ce sont ses avocats qui parlent pour lui : “c'est une décision certainement sans surprise”, commente maître Sébastien Bono. “Mais si la décision a été prise, ce n'est certainement pas la Justice et le droit qui ont été dits et donc nous continuerons à défendre M. Ramda en appel.” Car, ajoute son confrère Anne-Guillaume Serre, “monsieur Ramda continue à clamer fortement et fermement son innocence.”

Juste avant que la Cour ne se retire pour délibérer, Rachid Ramda avait déclaré : “Je n'ai pas reconnu ces attentats à l'époque et je ne les reconnaîtrai jamais. J'adresse toute ma sympathie et ma compassion à toutes les victimes innocentes présentes dans cette salle aujourd'hui.”

Ce qui n'a rien changé. Ramda a été reconnu coupable de complicité d'assassinat par aide et assistance et par fourniture d'instruction pour les attentats de station RER de Saint-Michel le 25 juillet 1995 (8 morts, 150 blessés), de la station de métro "Maison-Blanche" le 6 octobre 1995 (18 blessés) et de la station RER "Musée d'Orsay" le 17 octobre 1995 (26 blessés).
_ Il a également été déclaré coupable de complicité d'assassinat par ordre pour Saint-Michel et Musée d'Orsay, mais n'a pas été condamné par avoir été le donneur d'ordre pour l'attentat de Maison Blanche.