La justice confirme la liberté du braqueur présumé du casino d'Uriage
Monsif Ghabbour restera en liberté, sous contrôle judiciaire. C'est ce qu'ont décidé les trois juges de la chambre de
l'instruction de la cour d'appel de Grenoble. Ils ont conforté le choix du juge des libertés et de la détention, qui avait décidé le 2 septembre dernier de ne pas écrouer le jeune homme de 25 ans malgré sa mise en examen pour "vol avec arme" et "tentative d'homicides volontaires"
contre des policiers. Le JLD avait estimé qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour l'incarcérer.
La décision des trois juges ne satisfait évidemment pas les syndicats de policiers, qui avaient vivement critiqué début septembre la remise en liberté du suspect. Les syndicats Alliance et Synergie font part ce matin de leur "consternation".
Le gouvernement n'a pour le moment pas réagi. Début septembre, plusieurs ministres avaient fait part de leur désaccord. Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, s'était notamment dit "consterné". Michèle Alliot-Marie, la Garde des Sceaux, avait elle demandé au parquet de faire appel. Ces interventions n'avaient guère été du goût des magistrats, qui s'étaient empressés de rappeler le principe d'indépendance de la justice.
"La justice décide en fonction d'un dossier"
Les syndicats de magistrats saluent d'ailleurs aujourd'hui la confirmation de la mise en liberté du suspect, y voyant la démonstration que la justice "décide en
fonction d'un dossier, pas d'un contexte". Virginie Duval, secrétaire nationale de l'Union
syndicale des magistrats espère "que le gouvernement va enfin comprendre qu'il y a des règles
de droit, telles que la présomption d'innocence, qui s'appliquent à tout le
monde".
Monsif Ghabbour avait été interpellé le 31 août dernier en Isère, plus d'un mois et demi après le braquage d'un casino à Uriage-les-Bains. Lors de ce braquage, son complice présumé, Karim Boudouda, avait été tué dans un échange de tirs
avec la police, provoquant plusieurs nuits de violences urbaines dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.