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L'ex-gendarme qui s'est suicidé dans le Gard était bien le "tueur au visage grêlé", les expertises ADN l'ont confirmé

Recherché depuis 35 ans, soupçonné de six viols et quatre meurtres entre 1986 et 1994, François Vérove devait être entendu mercredi. Selon les informations de franceinfo, il a laissé une lettre d'aveux.

Article rédigé par franceinfo
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Portrait robot du "tueur au visage grêlé", dessiné en 1986 après la mort de Cécile Bloch, tuée dans le sous-sol de l'immeuble où elle vivait avec ses parents à Paris. (MAXPPP) (MAXPPP)

Les expertises ADN confirment que l'ex-gendarme qui s'est suicidé dans la nuit de mardi à mercredi au Grau-du-Roi, dans le Gard, était bien le "tueur au visage grêlé" qui était recherché depuis 35 ans, a indiqué le parquet de Paris jeudi 30 septembre. Il est soupçonné de six viols et quatre meurtres entre 1986 et 1994, dont le viol et l'assassinat de la petite Cécile Bloch, 11 ans, en 1986. Selon les informations de franceinfo, il a laissé une lettre d'aveux avec des détails sur les faits.

Le parquet confirme que l'ADN de cet ancien gendarme correspond à celui qui a été retrouvé sur plusieurs scènes de crimes. Il confirme aussi que l'homme était convoqué le 24 septembre pour une audition le 29 septembre, mais qu'il "a été déclaré disparu par son épouse le 27 septembre et retrouvé mort le 29 septembre au Grau-du-Roi", dans l'Hérault. "Ces derniers mois, le magistrat instructeur a convoqué pour audition ou sur commission rogatoire environ 750 gendarmes en poste en région parisienne à l'époque des faits", a-t-il ajouté.

"Le fruit de la ténacité du groupe cold case"

"Il s'agit d'un ancien gendarme, devenu policier et désormais à la retraite", indique le parquet. Selon les informations de franceinfo, François Vérove, un homme de 59 ans avait d'abord été gendarme en Île-de-France dans la Garde Républicaine en tant que motocycliste de 1983 à 1988, puis il a quitté la gendarmerie pour intégrer la brigade motocycliste urbaine de la police dans les Bouches-du-Rhône, avant de devenir chef de l'une des brigades de Montpellier, a appris franceinfo de source proche du dossier. Il a également été délégué syndical et est parti à la retraite après un arrêt maladie. Il a aussi intégré le conseil municipal de Prades-le-Lez, dans l'Hérault, en 2019.

Une information judiciaire était ouverte depuis des décennies des chefs de viols sur mineurs de 15 ans, assassinats, tentative d'homicide volontaire, vols avec arme, usages de fausse qualité et enlèvement et séquestration sur mineur de 15 ans". L'identification du "tueur au visage grêlé" est "l'aboutissement d'une très longue enquête et le fruit de la ténacité du chef du groupe cold case" de la brigade criminelle de la Direction régionale de la police judiciaire, explique un policier à franceinfo.

La vice-présidente chargée de l'instruction au tribunal judiciaire de Paris, Nathalie Turquey, avait repris ce dossier en décembre 2014. Elle "honore l'institution judiciaire toute entière", salue dans un communiqué le premier président de la cour d'appel de Paris, Jean-Michel Hayat, soulignant son "engagement professionnel hors du commun", sa "rare perspicacité" et "son travail acharné" qui a permis d'apporter une réponse à "des victimes si douloureusement éprouvées par la perte d'êtres chers". "À l'heure où les pouvoirs publics réfléchissent activement au traitement des cold cases, le premier président de la cour d'appel de Paris souhaite que l'on tire tous les enseignements du courage et de la détermination de Nathalie Turquey'", estime le magistrat.

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