L'église de scientologie bientôt jugée pour escroquerie
Décembre 1998. Une femme vient déposer plainte contre l'église de scientologie dans un commissariat parisien. Elle estime avoir été victime d'une escroquerie.
Quelques mois plus tôt, elle a été abordée par un groupe de scientologues près de l'opéra. Ils lui proposent un test de personnalité gratuit. Finalement, de fil en aiguille, elle aura dépensé 200.000 francs (30.500 euros), en livres, “médicaments” et pour acquérir un “électromètre”, appareil censé mesurer les variations de son état mental.
Deux autres plaintes se sont ajoutées à celle-ci pour constituer le dossier qui vient d'être renvoyé par un juge devant un tribunal : une autre femme, et l'ordre des pharmaciens.
Ce sera donc la première fois en France que l'église de scientologie sera jugée par un tribunal correctionnel pour “escroquerie en bande organisée”. En fait, c'est l'association qui soutient l'église en France, l'Association spirituelle de l'Eglise de Scientologie (ASES -Celebrity centre), ainsi que sa librairie qui vont se retrouver sur le banc des prévenus. Les deux structures risquent la dissolution.
_ En outre, sept scientologues, dont Alain Rosenberg, directeur général du Celebrity centre, sont également poursuivis dont certains pour “exercice illégal de la pharmacie”. Ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
En signant l'ordonnance qui renvoie la scientologie devant un tribunal, le juge est allé contre l'avis du Parquet, qui demandait le non-lieu dans ses réquisitions, estimant les charges insuffisantes. La date du procès n'a pas encore été fixée.
Grégoire Lecalot, avec agences
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