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L'administration pénitentiaire critiquée après le suicide de Treiber

Il faisait partie des "détenus particulièrement surveillés" et avait déjà fait part de ses intentions suicidaires. Pourtant, aucune mesure n'avait été prise pour éviter que Jean-Pierre Treiber ne se suicide. L'autopsie a confirmé qu'il s'était pendu. Ce qui suscite la colère des proches des victimes et relance les critiques sur l'administration pénitentiaire, déjà pointée du doigt lors de l'évasion du détenu, à l'automne dernier.
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ACTUALISE DIMANCHE SOIR :

L'autopsie du corps de Jean-Pierre Treiber a eu lieu aujourd'hui à l'hôpital d'Évry, en Essonne, où il a été transféré hier. Elle a confirmé le suicide par pendaison du détenu. Des analyses toxicologiques doivent donner des résultats la semaine prochaine et l'enquête de la brigade de recherche d'Evry se poursuivra, avec des auditions de proches de Jean-Pierre Treiber et l'examen de son dossier médical.

Un suicide qui choque les proches de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier, les deux jeunes femmes que Jean-Pierre est accusé d'avoir assassinées. "Je ne comprends pas que dans une prison à haute sécurité on puisse s'échapper comme ça, enfin s'échapper de la manière dont il s'est échappé" déclarait hier sur France Info le comédien Roland Giraud.

Pourtant, ce suicide "n'est pas une surprise" aux yeux de l'avocat du détenu. Me Eric Dupont-Moretti rappelle que son client avait plusieurs fois menacé de se suicider.
_ "Avec le procès qui approchait, il était acculé, il savait qu'à la barre, il ne pourrait pas se contenter de clamer son innocence comme il l'a toujours fait" explique l'épouse de Jean-Pierre Treiber - dont il était séparé - au magazine Le Point.

Cependant, l'accusé n'était pas considéré comme suicidaire par l'administration pénitentiaire et aucune mesure n'avait été prise dans ce sens. L'accusé, placé seul dans une cellule du quartier
d'isolement, n'avait pas bénéficié du "kit de protection" créé l'été dernier par le ministère de la Justice, et qui comprend notamment un drap indéchirable et un
pyjama en papier à usage unique pour éviter les pendaisons.

Alors, y a-t-il eu défaillance du système pénitentiaire ? Non, répondent les syndicats de surveillants. "On peut mettre une caméra ou un gardien
derrière chaque porte, on n'empêchera pas quelqu'un de se
suicider" affirme Gérald Ferjul, de l'UFAP-Pénitentiaire.

Le collectif "Ban public" a recensé 18 suicides ou morts suspectes en prison depuis le début de l'année.
_ En 2009, l'Observatoire international des prisons avait fait état de 122 suicides de détenus - un record.

Céline Asselot avec agences

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