Procès du "tueur de la gare de Perpignan" : "Lors de la reconstitution, on a tous réalisé ce qu'il était capable de faire"
À l'heure de l'ouverture du procès, lundi, l'avocat des parties civiles confie avoir été particulièrement marqué par la reconstitution d'un des crimes dont Jacques Rançon est accusé.
Près de 20 ans après les faits, le procès hors-norme du tueur présumé de la gare de Perpignan s'ouvre lundi 5 mars devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales. Jacques Rançon est jugé pour les viols et assassinats de deux jeunes femmes, et pour une tentative de viol, ainsi qu'une tentative de meurtre. L'avocat des parties civiles confie avoir été particulièrement marqué par la reconstitution d'un des crimes dont cet homme est accusé.
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Il y a un seul avocat pour toutes les parties civiles. Me Étienne Nicolau a demandé et obtenu que ses clients soient tous sur les bancs, juste derrière lui à l'audience. Exactement face à l'accusé. "Je voudrais qu’au centre du procès, explique l'avocat, il y ait ces jeunes femmes qui ont disparu et la souffrance de leur famille. La rudesse de ce procès viendra de cette confrontation avec un accusé qui n’aura pas un mot de compassion." Me Nicolau décrit un assassin "hors norme", "sadique pervers". "Lors de la reconstitution, il s’est jeté comme un fou sur le mannequin qu’on avait mis à la place de Marie-Hélène… Là on a tous réalisé ce qu’il était capable de faire", confie-t-il, en évoquant l'une des victimes, âgée de 22 ans, Marie-Hélène Gonzalez, violée et tuée en 1998.
Avant lui, on n’avait jamais vu en France quelqu’un qui faisait des mutilations à caractère sexuel et qui était en plus un tueur en série
Me Étienne Nicolaufranceinfo
Maître Nicolau a peu d'espoir d'une collaboration de l'accusé. Jacques Rançon a certes avoué mais n'a jamais raconté vraiment pourquoi, comment il avait massacré Moktaria et Marie-Hélène. Les victimes et les proches, soudées depuis 20 ans, seront ensemble sur le banc des parties civiles pour ce qui s'annonce comme une épreuve. Concepcion Gonzalez, la maman de Marie-Hélène est toujours rongée par la douleur. "Il faut que nous trouvions la force de l’avoir en face de nous, je ne sais pas si je vais tenir le coup", dit-elle en étouffant un sanglot.
Il faut qu’il paye pour tout le mal qu’il a fait à ma fille et aux autres victimes. Il nous a détruit la vie...
Concepcion Gonzalezfranceinfo
Jacques Rançon encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera rendu le 27 mars.
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