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Procès du "tueur de DRH" : Gabriel Fortin condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans

A peine 24 heures après l'énoncé du verdict, l'homme de 48 ans a annoncé faire appel de sa condamnation.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Croquis d'audience de Gabriel Fortin, condamné mercredi 28 juin par la cour d'assises de la Drôme à la réclusion criminelle à perpétuité. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCE TELEVISIONS)

Peine maximale. Gabriel Fortin, le "tueur de DRH", a été condamné mercredi 28 juin par la cour d'assises de la Drôme à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Après 12 jours de procès, et à peine plus de trois heures de délibéré, les jurés ont considéré que l'accusé de 48 ans était coupable des assassinats d'une cadre de Pôle emploi, de deux responsables des ressources humaines et de l'agression armée d'un autre DRH. Ce périple meurtrier avait choqué le pays en janvier 2021. Sa condamnation correspond au maximum prévu par la loi, requis par le ministère public.

A peine 24 heures après l'énoncé du verdict, Gabriel Fortin a annoncé jeudi faire appel de sa condamnation, ont rapporté un de ses avocats et le tribunal de Valence. Avant même le verdict, il avait fait part à sa défense de son intention de faire appel "au motif qu'il n'y a pas eu suffisamment d'investigations sur les liens financiers entre les entreprises qui l'ont licencié et les avocats qui ont refusé de le défendre" devant les prudhommes, a expliqué l'un de ses avocats.

"Pas dans un délire paranoïaque"

Avant que le jury ne se retire pour délibérer, les réquisitions et plaidoiries ont donné lieu à une passe d'armes autour d'éventuels problèmes psychiques de l'accusé après que les experts eurent écarté toute altération du discernement. "Il est méthodique, il est organisé, il est adaptatif, il n'est pas fou", avait assuré l'avocat général Laurent de Caigny, requérant la peine maximale pour l'ingénieur au chômage. Les jurés ont finalement retenu que des troubles psychiques avaient altéré, au moment des faits, le discernement de cet ingénieur au chômage, sans toutefois appliquer de diminution de peine, a détaillé le président de la cour, Yves de Franca.

Catherine et Marie-Hélène, les sœurs de Patricia Pasquion, cadre chez Pôle emploi tuée de sang-froid à Valence, confient avoir vécu le procès comme un moment "douloureux". "Mais on a quand même l'impression que la justice a été rendue" et "c'est important que l'altération du discernement ait été retenue sans qu'il y ait d'impact sur la peine", disent-elles.

"Gabriel Fortin n'aime pas qu'on lui donne tort, il est buté, orgueilleux, mais il n'est pas dans un délire paranoïaque" et il a fait "le choix de l'assassinat", avait assuré l'avocat général, fustigeant une "médiocre toute-puissance" et le mutisme de l'accusé, forme de stratégie de "retranchement" selon lui.

Dans une dernière prise de parole, mercredi, l'accusé – peu coopératif depuis le 13 juin – a répété ce qu'il affirmait depuis le début du procès, se disant victime "d'atteintes personnelles", "d'espionnage" et d'une enquête à charge. "La justice est seule responsable de ma situation car elle est défaillante", a-t-il conclu. Pendant les réquisitions et plaidoiries, il était resté penché en avant, prenant des notes tête baissée. Au moment du verdict, Gabriel Fortin est demeuré impassible, regardant fixement le président, dans le silence de la salle.

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