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Marseille : un "marchand de sommeil" devant la justice pour avoir loué une centaine de logements insalubres à des sans-papiers

Gérard Gallas, ancien policier, et son homme de main, risquent jusqu'à dix ans de prison.
Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Un logement insalubre à Marseille (illustration). (TOMASELLI ANTOINE / MAXPPP)

"Comment je suis devenu multimillionnaire" : c'est le titre d’une sorte de manuel rédigé par le prévenu sur son ordinateur. Gérard Gallas, 50 ans, s’y présente en "homme d’affaires exceptionnel" et vante sa stratégie immobilière : acheter de grands appartements, les diviser, et les louer plus cher.

Son procès s'ouvre lundi 13 novembre devant le tribunal correctionnel, et c’est une affaire emblématique du fléau de l’habitat indigne dans la deuxième ville de France. À Marseille, ce marchand de sommeil, propriétaire de quatre immeubles insalubres, louait 122 logements en piteux état à des personnes vulnérables.

Un ancien policier et un homme de main pour récupérer les loyers en cash

Dans l’un de ses immeubles, au cœur de l’un des quartiers les plus pauvres de Marseille ,six appartements sont ainsi découpés en une vingtaine de logements. Un 6m² est, par exemple, loué 300 euros. Pas de chauffage, des fuites, des rats, des cafards décrivent les locataires, qui sont, pour la plupart, sans-papiers ou demandeurs d'asile.

En garde à vue, Gérard Gallas dit ignorer leurs situations. Pourtant, il connaît bien ce public pour avoir été policier dans un centre de rétention administrative. Le prévenu s'est ensuite reconverti dans l'immobilier pour devenir millionnaire. "Ça nous fait encore plus peur", confie l’une des locataires aux enquêteurs.

Les locataires racontent aussi qu’un homme de main venait récupérer les loyers, avec des paiements en cash ou sur terminal bancaire pour que les demandeurs d’asiles puissent régler avec leur carte de l’office français de l’immigration. Gérard Gallas et son homme de main risquent jusqu’à 10 ans de prison.

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