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Les relations de plus en plus tumultueuses entre les Le Pen et le journal "Minute"

L'hebdomadaire d'extrême droite a révélé la grossesse de Marion Maréchal-Le Pen. La députée FN porte plainte pour "violation de l'intimité de la vie privée".

Article rédigé par franceinfo
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Marion Maréchal-Le Pen lors d'un meeting FN à Nice (Alpes-Maritimes), le 7 décembre 2013. (VALERY HACHE / AFP)

Marion Maréchal-Le Pen, députée Front national, porte plainte contre l'hebdomadaire d'extrême droite Minute qui a révélé sa grossesse, annonce le parti frontiste lundi 28 avril. Le FN indique dans un communiqué que la nièce de Marine Le Pen a "chargé son avocat d'introduire une procédure en violation de l'intimité de la vie privée à l'encontre d'un hebdomadaire, qui a de façon inacceptable publié à son sujet des informations strictement confidentielles".

Pourtant, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du FN, a évoqué dimanche la grossesse de sa petite-fille en marge d'un meeting à Saint-Etienne (Loire) : "II y a 25 ans que j'aurais dû prendre ma retraite, mais je suis toujours au 'taf' car j'ai la foi. Je le fais pour mes enfants, mes petits-enfants et peut-être bientôt mes arrière-petits-enfants."

Cette plainte n'est qu'un épisode supplémentaire dans les relations tumultueuses que nourrissent le parti et le journal. Francetv info revient sur les principaux précédents.

Marine Le Pen condamne la une de "Minute" comparant Christiane Taubira à un singe

Novembre 2013, l'hebdomadaire publie en couverture une photo de la ministre de la Justice avec ce titre : "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". Le jour-même, le PS dénonce une attaque "abjecte", et Marine Le Pen réagit vivement sur Twitter.

Le journal est poursuivi pour "injure à caractère racial". Le parquet de Paris le cite à comparaître au tribunal correctionnel, indique une source judiciaire, lundi 28 avril 2014.

"Ce journal est un torchon"

Janvier 2013, Minute affirme qu'il existe au sein du Front national un lobby gay très actif dans l'équipe dirigeante, dénoncé par des militants de la base ainsi que par plusieurs cadres. Quelques jours plus tard, lors du bureau politique du FN, Marine Le Pen condamne fermement : "Ce journal est un torchon. C'est inadmissible."

"Ce sont des analyses dignes des complotistes d'extrême droite de l'entre-deux-guerres. Vous savez, pendant l'entre-deux-guerres, on ne disait pas gay, on disait juif, mais c'est du même niveau. Ce n'est pas étonnant que cela vienne du journal Minute. C'est le degré zéro de la politique", riposte Florian Philippot, vice-président du FN, visé par ces attaques.

La famille Le Pen accuse "Minute" de prendre parti pour Bruno Gollnisch

Octobre 2010, le parti se cherche un nouveau numéro un. L'hebdomadaire accuse la famille Le Pen de verrouiller la formation. Minute, cité par le blog Droite(s) extrême(s), écrit alors : "Dans la bataille pour la présidence du FN, depuis la fin de la semaine dernière, Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont sorti les flingues. Pour tirer à vue sur Bruno Gollnisch, accusé de vouloir réintégrer au FN des traîtres et des félons. (...) Notre document indique que la tendance est grande chez certains marinistes de verrouiller l'appareil. Avec des hommes qui sont, pour beaucoup, d'anciens mégrétistes."

Janvier 2011, lors du congrès de Tours, les journalistes de Minute sont maintenus à l'extérieur, leurs accréditation sont refusées. "Il y a des hostilités qui sont légitimes, lance Jean-Marie Le Pen. Mais quand il y a volonté de nuire, comme l'ont démontré Minute et Rivarol [un autre journal d'extrême droite] au cours de leurs derniers numéros... Leur hostilité n'est pas légitime."

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