Le Cambodge, 30 ans après la chute des Khmers rouges
Ce fut l'un des régimes les plus sanglants du siècle : près de 2 millions de personnes - un quart de la population - ont trouvé la mort pendant les quatre années qu'aura duré le régime Khmer rouge au Cambodge. Aussi est-il de bon ton de célébrer la chute du régime, la libération du pays, un certain 7 janvier 1979, par l'armée vietnamienne.
30 ans après, une grande cérémonie s'est tenue dans le stade olympique de Phnom Penh, en présence de quelque 80.000 personnes. En présence, aussi et surtout, du Premier ministre Hun Sen (un ancien Khmer rouge...) et d'autres responsables du Parti du peuple cambodgien (PPC). Le président du parti, Chea Sim, a ainsi remercié le Vietnam d'avoir “sauvé le pays du génocide”.
Une parole forte en tout cas, pour court-circuiter ceux qui, encore aujourd'hui, considèrent le 7 janvier comme une sombre journée, celle qui a marqué le début de dix années d'occupation vietnamienne...
Aucun mot en revanche sur le procès en préparation des anciens chefs Khmers rouges - cinq personnes doivent comparaître dans les mois qui viennent devant un tribunal spécial.
Human Rights Watch, l'association de défense des droits de l'homme, s'est payé le luxe hier d'accuser le gouvernement cambodgien de faire obstruction. Dernier désaccord en date, celui qui oppose le procureur international à son homologue cambodgien : le premier souhaiterait élargir les enquêtes à d'autres suspects, tandis que le second y est hostile, au nom de la “stabilité” et de la “réconciliation nationale”...
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