La cour d'assises de Paris a condamné, vendredi 27 février, huit hommes à des peines allant de 9 mois de prison à 15 ans de réclusion criminelle pour le double braquage en 2007 et 2008 de la joaillerie Harry Winston. Neuf cents bijoux avaient été dérobés les 6 octobre 2007 et 4 décembre 2008, dans la luxueuse bijouterie de l'avenue Montaigne, à deux pas des Champs-Elysées. Seuls 279 d'entre eux ont été récupérés durant l'enquête. Le préjudice, établi par l'assureur du bijoutier à 78,9 millions d'euros, est l'un des plus importants au monde dans ce type d'affaire.Après douze heures de délibéré, le jury a, pour les principaux mis en cause, repris ou été au-delà des réquisitions de l'avocat général qui avait réclamé mardi des peines de 18 mois de prison à 12 ans de réclusion criminelle. Six des accusés étaient passibles de 30 ans de prison et deux, récidivistes, de la perpétuité."Pas le cerveau du siècle"La cour a condamné à 15 ans de réclusion criminelle Douadi Yahiaoui, dit "doudou", 50 ans, un délinquant qui a déjà purgé 23 ans de détention pour des vols et trafics de stupéfiants. Il était le seul à comparaître détenu, les autres accusés ayant été remis en liberté après avoir purgé entre deux et trois ans de détention provisoire. "Mon client n'est pas le cerveau du siècle", a plaidé jeudi son avocat, Me Frédéric Trovato, en référence à l'appellation "casses du siècle" accolée à ces audacieux braquages, en demandant à la cour de ne pas lui infliger une peine "excessive".La cour d'assises a également condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis l'ancien vigile d'Harry Winston, Mouloud Djennad, 39 ans, qui a reconnu avoir fourni à Douadi Yahiaoui des informations qui ont favorisé les braquages. "Sans lui, rien ne se serait produit", avait souligné la représentante du ministère public. Au final et compte-tenu de la détention provisoire déjà effectuée, cinq des accusés ont été maintenus en prison ou réincarcérés et trois autres remis en liberté.