Assassinat de Valentin : deux psychiatres accablent Stéphane Moitoiret
Le procès en appel pour le meurtre de cet enfant de 11 ans, en 2008, se poursuit. Une des questions centrales concerne l'état mental du principal accusé, un marginal qui se disait "en mission divine".
Leur diagnostic va-t-il changer la donne ? Deux experts-psychiatres entendus mardi 19 novembre devant les assises du Rhône, qui jugent en appel l'assassinat du petit Valentin en 2008 dans l'Ain, ont accablé Stéphane Moitoiret, "partiellement" lucide et qui aurait tué sous le coup de la colère. L'homme avait été condamné à la prison à perpétuité, en 2011, pour le meurtre de cet enfant qu'il ne connaissait pas, et qu'il a simplement croisé le 28 juillet 2008 dans la ville de Lagnieu. L'enfant de 11 ans a été poignardé de 44 coups de couteau.
Les deux experts entendus mardi ont au contraire dédouané sa coaccusée, Noëlla Hégo. "La colère n'est pas un trouble mental, c'est une émotion. Stéphane Moitoiret est quelqu'un d'assez frustre et primaire, qui explose souvent", a expliqué à la cour Agnès Peyramond, première des neuf experts qui doivent être entendus mardi et mercredi.
"Rage explosive et meurtrière"
Comme son confrère Serge Bornstein, qui s'est exprimé ensuite, elle a conclu à "l'altération" du discernement du marginal de 44 ans, lui préservant une "part de lucidité" qui permet une condamnation.
L'audience reprend avec l'audition de l'expert psy Bornstein, qui considère aussi que le discernement de #Moitoiret était altéré pas aboli
— catherinef (@cathfournier) November 19, 2013
Les deux psychiatres jugent Stéphane Moitoiret "paraphrène", c'est-à-dire psychotique avec un délire "à dominante mystique", mais estiment que son déni des faits témoigne d'un "lien avec la réalité". Ils excluent la schizophrénie diagnostiquée par tous leurs confrères. Pour quatre autres experts, en effet, il doit être déclaré pénalement irresponsable.
L'accusé aurait poignardé l'enfant de 44 coups de couteau dans un accès de "rage explosive et meurtrière", selon Agnès Peyramond, furieux de la volonté de Noëlla Hégo de le quitter alors que leurs vingt ans d'errance commune, sur les routes de France et d'Italie, étaient "toute sa vie". L'experte a du même coup écarté la "complicité par instigation" qu'on reproche à Noëlla Hégo, âgée de 53 ans.
Noëlla Hégo, plus émue "par son chat" que par Valentin
Noëlla Hégo, elle aussi "paraphrène", selon ces deux experts, est une femme "mythomane et mégalomane", plus émue "par son chat" que par Valentin. Elle a longtemps dominé son compagnon. Mais dans le mois précédant le crime, il aurait commencé à "se révolter" contre cette emprise et lui aurait "échappé".
Interrogée sur le concept du "retour en arrière", que Noëlla Hégo dit avoir inventé et qui implique "la mort de quelqu'un", Agnès Peyramond y a vu un simple "délire". "Il ne faut pas que nous [la cour, les policiers], nous délirions avec les gens", a-t-elle averti. Pour elle, l'assassinat de Valentin est lié "à une rupture de couple extrêmement mal vécue", et pas "à un concept ésotérique".
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