Affaire Zahia : ce qu'il faut retenir de la relaxe de Ribéry et Benzema

Les footballeurs français Franck Ribéry et Karim Benzema, poursuivis pour avoir eu recours aux services de l'escort-girl Zahia quand elle était mineure, ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Paris, jeudi 30 janvier.

Dans cette affaire qui avait éclaté peu avant la Coupe du monde 2010, il était reproché à Ribéry d'avoir eu des relations sexuelles avec Zahia en 2009. Karim Benzema était accusé des mêmes faits en 2008. Si Franck Ribéry, 30 ans, a reconnu avoir eu une relation sexuelle en 2009 à Munich avec Zahia Dehar, il a nié pendant l'enquête l'avoir rétribuée 700 euros. Il a même affirmé ignorer qu'il s'agissait d'une prostituée. Karim Benzema, 26 ans, a quant à lui contesté la relation que Zahia affirme avoir eue avec lui en 2008 à Paris. Voici ce qu'il faut retenir de ces décisions de justice.

Ce qui s'est passé lors du procès

Dans sa plaidoirie, le procureur avait estimé que "la réalité même" de cette relation était "à tout le moins douteuse". Il avait également indiqué que si le comportement de Ribéry avait été éloigné de celui d'un gentleman, il ne "pouvait être condamné", étant donné qu'aucun élément ne permettait d'établir qu'il avait connaissance de la minorité de Zahia, celle-ci ayant menti sur son âge.

Ni Ribéry ni Benzema n'ont assisté au procès, pas plus que Zahia, qui s'est désistée de sa constitution de partie civile. Depuis cette affaire qui lui a fait accéder soudainement à la notoriété, elle s'est lancée dans la création de lingerie haut de gamme.

Ce qu'ont dit les intéressés

Franck Ribéry a eu "la chair de poule" en apprenant la nouvelle, a déclaré à la presse son avocat, Carlo Alberto Brusa. "Cette affaire laissera quand même derrière elle un petit champ de ruines", a-t-il ajouté, car "beaucoup de gens ont été blessés".

Cette relaxe arrive "enfin", a quant à lui réagi l'avocat de Karim Benzema, Sylvain Cormier, après quatre ans d'une procédure "inutile". "Depuis le début, Karim avait protesté de son innocence", a-t-il commenté, ajoutant que c'était la fin d'un "cauchemar" pour son client.

Ce qu'il advient des autres prévenus

L'enquête avait démarré à la suite d'un renseignement anonyme visant Abousofiane Moustaïd, ancien candidat de l'émission "Nouvelle Star", accusé d'avoir joué le rôle d'entremetteur rétribué. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis, et 10 000 euros d'amende, la plus lourde peine prononcée. Clamant son "innocence", il compte faire appel, selon son avocat, Yassine Bouzrou, qui dénonce une "inversion de la charge de la preuve", car le tribunal a estimé qu'il ne "pouvait pas ne pas savoir" que Zahia, qu'il connaissait bien, était mineure.

Le tribunal a tenu le même raisonnement à l'encontre d'une "escort", condamnée à trois mois de prison avec sursis, qui avait mis en relation certains de ses clients avec d'autres filles exerçant la même activité. L'organisateur de l'escapade munichoise de Zahia lors de laquelle elle avait rencontré Ribéry, Kamel Ramdani, a, lui, été condamné à cinq mois de prison et 5 000 euros d'amende.

Les deux frères qui géraient le Zaman Café, cabaret oriental proche des Champs-Elysées, autour duquel l'enquête avait commencé, ont été condamnés à un an et dix-huit mois de prison, dont la moitié avec sursis pour chacun. Le tribunal a prononcé la dissolution de leur société.