Grâce de Jacqueline Sauvage : "Un message politique fort pour que les femmes se sentent légitimes à porter plainte"
La secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimes, Juliette Méadel, a réagi mercredi sur franceinfo à la grâce accordée à Jacqueline Sauvage par François Hollande. Pour elle, il s'agit d'un geste fort pour les femmes victimes de violences.
La grâce totale accordée à Jacqueline Sauvage par François Hollande, mercredi 28 décembre, est "un message politique fort pour que nous continuions à lutter contre ces violences et que les femmes se sentent légitimes à porter plainte", a réagi Juliette Méadel, la secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimes, sur franceinfo.
Chaque annĂ©e, les violences conjugales tuent 122 femmesÂ
"Les femmes ne portent pas assez plainte", a-t-elle expliqué, en rappelant qu'un numéro de téléphone anonyme et gratuit existe, le 3919. "Il est primordial de le faire connaitre. Il est adapté pour les femmes victimes de toutes formes de violences et il leur permet de se faire connaître, de déclencher des processus d'aide. Il faut encourager les femmes victimes de violences à porter plainte."
Juliette Méadel pense surtout à Jacqueline Sauvage, "cette femme qui a souffert pendant 47 ans". La secrétaire d'État alerte sur les violences subies par les femmes, "qu'elles soient physiques ou sexuelles". Selon elle, "122 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint."
Je pense au message symbolique envoyé aux 217 000 femmes qui se déclarent chaque année victimes de violences conjugales.
Juliette Méadel, secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimessur franceinfo
La secrétaire d'État réfute l'argument des magistrats qui estiment que la grâce "porte atteinte aux décisions de justice". "Le président applique la constitution et l'article 17 qui prévoit le droit de grâce présidentielle, qui est utilisé avec parcimonie", assure-t-elle. "La grâce partielle intervient à un moment où le parquet requiert lui aussi la libération de Jacqueline Sauvage. Il y a eu une évolution du dossier. Il y a eu des magistrats qui étaient pour sa libération." Juliette Méadel ne voit pas la nécessité de remettre en cause cette pratique. "Je suis pour le respect de la Constitution", a affirmé la secrétaire d'État.
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