Jusqu'à 30 mois de prison pour les profanateurs d’Herrlisheim
Dans son réquisitoire ce matin, le procureur de la République de Colmar s’était montré très ferme : «Je demande des peines proportionnées à la gravité de l’implication pénale, à la gravité des faits et à la personnalité des prévenus.»
Le tribunal correctionnel a suivi, grosso modo, ses réquisitions : 30 mois de prison ferme pour Emmanuel Rist, considéré comme le principal responsable - le procureur avait requis 36 mois ferme. Un mandat de dépôt a été délivré. Quant aux complices, Laurent Boulanger purgera deux ans ferme, et Laurent Peterschmitt, un an ferme. A l'énoncé du jugement, les trois hommes sont restés impassibles.
Lors de l’audience, Emmanuel Rist avait expliqué son geste – 117 tombes maculées de croix gammées et de slogans antisémites – par sa fascination pour «l’ordre et la discipline» de l’Allemagne nazie. Des idées qu’il qualifie désormais «d’absurdités». Ses complices, eux, ont raconté qu’ils s’étaient laissé entraîner. D'ailleurs, pendant toute l'audience, les trois hommes ont reconnu les faits, mais n'ont pas cessé de se renvoyer la responsabilité.
Le Consistoire israélite du Haut-Rhin a pris acte de la décision du tribunal, et salué la qualité des débats pendant le procès. «Formons le voeu que les auteurs de cette profanation comprennent la gravité de leurs actes et prennent maintenant la résolution ferme d'adopter dans la vie envers les hommes de toutes races, origines et croyances, un nouveau départ et
un respect de chacun» a déclaré le président du Consistoire, Ivan Geismar.
L'histoire n'est pas terminée pour Emmanuel Rist. Il est sous le coup de deux autres mises en examen ; la première pour la tentative de meurtre d'un Marocain en septembre 2005 à Rouffach ; la seconde pour l'assassinat en pleine rue d'un homme d'origine marocaine à Gundolsheim, toujours dans le Haut-Rhin.
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