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Jérôme Kerviel fixé ce matin sur son sort

"Manipulateur" ou trader sans histoires entraîné dans une "spirale" sans fin ? Le tribunal correctionnel de Paris va trancher ce matin à 10h entre les deux versions de l'affaire Kerviel. Le trader, dont le procès s'est tenu en juin dernier, encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 d'amende pour avoir fait perdre à la Société Générale près de 5 milliards d'euros.
Article rédigé par franceinfo
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Pas de doute, le petit monde de la finance internationale aura les yeux rivés ce matin sur le Palais de justice de Paris. A 10h, le président Dominique Pauthe donnera lecture du jugement. Et répondra à cette question essentielle : la Société Générale a-t-elle sa part de responsabilité dans la perte de près de 5 milliards d'euros subie en 2008 ?

C'est là tout l'enjeu du procès, qui s'est tenu devant la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Paris du 8 au 25 juin dernier. L'accusation a soutenu que le jeune trader, aujourd'hui âgé de 33 ans, avait engagé des fonds au-delà des limites imposées, entré des opérations fictives dans la base de données imposées, et produit des faux pour couvrir ses opérations à risque. Le tout dans le dos de ses supérieurs. Ce "professionnel de la fraude" , "cynique", "manipulateur" a causé "un traumatisme planétaire", ont assuré les représentants du ministère public dans un réquisitoire très sévère.

"Manipulateur" ou victime ?

Version de l'histoire toute différente du côté de la défense : la hiérarchie de Jérôme Kerviel l'a laissé faire - voire l'a encouragé - à prendre des risques très importants, ne lui fixant aucune limite. Toutes ses opérations, a assuré la défense, étaient visibles sur le système informatique de la banque. "Je suis quelqu'un qui a essayé de faire son travail le mieux possible" s'est défendu Jérôme Kerviel, qui s'est toujours présenté comme la victime d'un système qui le dépassait (SON INTERVIEW EN VIDEO).

Poursuivi pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et
"introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé
de données informatiques", Jérôme Kerviel encourt jusqu'à
cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Le parquet a requis cinq ans, dont quatre ans ferme, mais pas d'amende. De son côté, la Société Générale, qui s'est portée partie civile, réclame 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, somme astronomique qu'elle estime avoir perdue par la faute du trader. Soit 17.000 années de salaire pour Jérôme Kerviel, aujourd'hui consultant informatique dans une petite société de la région parisienne.

Céline Asselot avec agences

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