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Incendies en Gironde : "il faut introduire la culture du risque dans notre approche", estime le Président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours

Olivier Richefou, Président du département de la Mayenne et Président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS) appelle Emmanuel Macron à créer un secrétariat d'Etat en charge de la Sécurité Civile.

Article rédigé par franceinfo
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La forêt brûle, près de Louchats (Gironde), le 17 juillet 2022. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Face aux deux gigantesques incendies qui ravagent depuis mardi dernier la Gironde, et qui ont brûlé 14 000 hectares de végétation, selon le dernier bilan des autorités, publié lundi 18 juillet, des voix s'élèvent déjà pour tirer les enseignements de tels feux. 14 000 hectares de végétation sont partis en fumées, selon le dernier bilan des autorités, publié lundi 18 juillet. 

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La Fédération nationale des sapeurs-pompiers réclame notamment une "formation aux gestes de sécurité civile" parmi la population. Olivier Richefou, Président du département de la Mayenne et Président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS) a appelé le 14 juillet dernier Emmanuel Macron à créer un secrétariat d'Etat en charge de la Sécurité Civile. Ce lundi, il plaide pour que la prévention ne concerne pas "le seul ministère de l'Intérieur, mais bien tous les ministères".

franceinfo : Que changerait un secrétariat d'Etat chargé de la Sécurité Civile ?

Olivier Richefou : Un secrétariat d'État de la Sécurité civile, ça changerait fondamentalement l'approche de la prévention. Cette prévention ne concerne pas le seul ministère de l'Intérieur, mais bien tous les ministères. Une des difficultés que nous avons dans cette forêt de Gironde, c'est par exemple la question de l'entretien, qui est donc en relation avec les ministères en charge de l'Environnement. Si vous prenez une autre problématique extrêmement importante qui est celle de la prévention auprès de la population : aujourd'hui dans notre système scolaire, il n'existe aucun cours où on apprend dès le plus jeune âge à adopter les bons réflexes et la conduite à tenir.

Qu'est ce que cela aurait changé pour les incendies qui font rage aujourd'hui en Gironde ?

C'est une mesure que je compare un peu à la sécurité routière : prendre en charge l'ensemble des thématiques de la sécurité civile et pas simplement l'incendie, mais aussi les inondations, toutes les catastrophes qui peuvent arriver. Il faut introduire la culture du risque dans notre approche.

Le fait que cette approche puisse infuser l'ensemble de la société est nécessaire et indispensable, car ce n'est pas demain que le dérèglement climatique s'arrêtera

Olivier Richefou, président du CNSIS

franceinfo

Je vous donne juste un exemple : je ne suis pas pompier moi même, mais les pompiers recommandent toujours de rester chez soi quand il y a un incendie tant qu'il n'y a pas eu un ordre d'évacuer. Or, le premier réflexe quand on voit de la fumée au loin, c'est de partir. C'est un mauvais réflexe. Voilà des choses qui sont un peu contre-intuitives. Et si on ne les apprend pas dès le plus jeune âge, comme le fait de mettre sa ceinture de sécurité dans une voiture, on aura du mal à faire pénétrer dans toute la population cette connaissance du risque et du comportement à tenir.

S'il y a d'autres incendies qui se déclarent ailleurs, aura-t-on les moyens de lutter contre ?

Je confirme qu'aujourd'hui avec douze Canadair, dont quelques-uns sont toujours en maintenance, et si le phénomène est européen et qu'on n'a pas le secours de pays voisins, ça ne fonctionnera pas. Il est donc vital qu'il y ait une commande complémentaire de Canadair. Le directeur général de la Sécurité civile, Alain Thirion, en a obtenu deux nouveaux de budget européen. C'est insuffisant. Je ne suis pas un technicien mais on me dit qu'une vingtaine serait une bonne solution.

Et en complément, je crois qu'il faut savoir mobiliser d'autres moyens aériens qui existent, je pense notamment aux hélicoptères de la Sécurité civile : ces quelques hélicoptères équipés avec de grandes nasses d'eau en dessous du fuselage qui permettent de la larguer. Qu'est ce qui empêcherait, par exemple, d'utiliser ponctuellement des hélicoptères de l'armée équipés avec des éléments de largage pour aller sur les feux ? Et ce serait plus facile si on avait un secrétariat, parce que c'est transversal de mobiliser des moyens militaires.

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