Reportage Lutte contre les incendies : la Grèce compte sur une coopération européenne croissante car "la crise climatique ne va pas disparaître"

En Grèce, la situation sur le front des incendies est plus calme comparée aux dernières semaines. Sur place, on sait que les feux l'été vont devenir une habitude et qu'il va falloir vivre avec et surtout, déployer des moyens en conséquence.
Article rédigé par franceinfo
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Un femme sur une plage de Glystra, au sud de l'île de Rhodes, le 27 juillet 2023, après les violents incendies qui ont touché la Grèce. (ANGELOS TZORTZINIS / AFP)

"Un combat de boxe contre le feu depuis le sommet d'une montagne avec vue sur un paysage entièrement calciné et noirâtre", voilà comment le lieutenant de sapeurs-pompiers John Kolovos, commandant de l'Unité spéciale grecque de lutte contre les incendies, raconte les efforts menés deux jours et demi durant avec ses 225 hommes. Le 17 juillet dernier, se déclenchait le plus important incendie de l'été pour la région d'Athènes. "Dès le départ, c'était très intense. Il y avait beaucoup de vent et en plus, le terrain était très abrupt."

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Dans l'air flotte encore une odeur de brûlé. Au moins 10 000 mètres carrés de pinède sont partis en fumée dans les montagnes, entraînant de nombreuses évacuations. Les équipes au sol ont bénéficié de l'aide d'hélicoptères anti-incendie et du renfort de pompiers étrangers déjà positionnés en Grèce. Depuis deux ans, l'Union européenne envoie en effet des équipes de soldats du feu pour aider les pompiers des pays où le risque d'incendie est jugé le plus important. En France, au Portugal mais surtout en Grèce, où ils seront 145 cet été.

Le lieutenant-colonel Vasileios Bikas, en charge de la coordination entre pompiers grecs et étrangers, s'en félicite. "Peut-être que l'année prochaine, il y aura encore plus que six pays à nous envoyer des équipes pendant la saison des feux. En cas de besoin, c'est comme une famille."

Mettre en place des "politiques communes"

Pourtant, sur le terrain, à Rhodes notamment, le manque de moyens des pompiers et l'absence de prévention ont été vivement critiqués, dans un pays où plus personne ne peut ignorer les risques de méga feux, d'autant plus que la Grèce est le pays européen le plus à risque face aux incendies. Le ministre grec de la Crise climatique et de la Protection civile, Vassilios Kikilias, affiche un discours volontaire mais teinté de fatalisme. 

"Le Canada aussi doit faire face aux incendies. Au Portugal et en Espagne, il a fait plus de 45 ou 50 degrés. On doit mettre en place des politiques communes, car la crise climatique ne va pas disparaître." 

Des pompiers aux pouvoirs publics, tout le monde semble donc compter sur une coopération européenne croissante dans la lutte contre les incendies. En parallèle, les autorités grecques ont lancé il y a deux ans un ambitieux plan de 1,7 milliard d'euros pour remplacer les appareils aériens de lutte contre le feu et faciliter le recrutement de 3 000 pompiers. 

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