"Notre pays dans sa globalité est soumis au risque de feux d'espaces naturels", alerte le président des sapeurs-pompiers de France
"Le sujet des feux d'espaces naturels est un sujet planétaire", a estimé Grégory Allione, alors que les premiers incendies de l'été sont intervenus en France métropolitaine.
Deux feux de forêt ont détruit lundi 250 hectares en Gironde et 250 hectares dans le Loiret au sud d'Orléans. "Ces feux rappellent effectivement que l'été est là et que notre pays dans sa globalité est soumis au risque de feux d'espaces naturels", a rappelé mardi 28 juillet sur franceinfo Grégory Allione, président des sapeurs-pompiers de France. Avec le réchauffement climatique, les feux de forêt estivaux ne sont plus réservés au sud de la France. "Lorsque vous avez le nord de la France, le Pas-de-Calais, le Loiret qui sont soumis à des feux, cela veut dire qu'effectivement, il y a quelque chose qui se passe", a-t-il estimé.
franceinfo : Quelle est la situation ce mardi matin en Gironde ?
Grégory Allione : La situation est beaucoup plus stabilisée, puisque le travail a continué d'arrache-pied tout au long de la nuit, comme dans le Loiret d'ailleurs. Ce qu'il faut souligner, c'est qu'un camion s'est fait prendre par les flammes et heureusement, il n'y a pas de victimes, comme nous avons pu le connaître au Portugal, où un collègue sapeur-pompier est décédé durant le week-end. Ces feux rappellent effectivement que l'été est là et rappellent que notre pays, dans sa globalité, est soumis au risque de feux d'espaces naturels, en ce moment même compte-tenu des grosses températures, des grosses chaleurs qui sévissent.
Quelle est la situation cette fois dans le Loiret ?
La situation est maîtrisée grâce au travail acharné des sapeurs-pompiers, mais aussi de l'ensemble des forces qui concourent à la sécurisation, que ce soit les forces de police, mais également les maires qui travaillent à la sécurisation des lieux et la mise en sécurité des habitants. Il faut le rappeler, le Loiret n'est pas une région habituellement soumise aux feux d'espaces naturels. Là ce sont des friches, des espaces agricoles, donc avec un impact économique. ll y a énormément de superficies qui ont été protégées et des maisons qui ont été sauvées par l'action des secours.
Les conditions sont-elles propices aux départs de feux ?
En début d'année, la France a envoyé cinq experts en Australie. Tout au long du printemps, c'est la Sibérie qui a été soumise aux feux d'espaces naturels. Actuellement, il y a également des feux dans le nord de l'Europe. Notre pays dans sa globalité est en ce moment, sur la métropole, soumis aux risques importants de feux d'espaces naturels. Aujourd'hui, le sujet des feux d'espaces naturels n'est plus un sujet communal ou départemental, il devient non seulement européen, mais en plus planétaire. La réponse se fera tous ensemble, non seulement sur les causes du réchauffement climatique, mais en plus sur les conséquences. En dotant les sapeurs-pompiers d'une ressource humaine, mais également en matériels, en avions bombardiers d'eau.
Le constatez-vous sur le terrain ce changement de conditions ?
On le constate avec des évènements qui sont d'une violence extrême. Que ce soit tout au long de l'automne et de l'hiver, avec des pluies qui ravagent des zones. Nous avons dû faire face à des inondations régulières tout au long de l'automne et des zones dorénavant soumises aux feux d'espaces naturels. Vous savez, lorsque vous avez le nord de la France, le Pas-de-Calais, le Loiret qui sont soumis à des feux qui sont les premiers feux de la saison estivale, cela veut dire qu'effectivement, il y a quelque chose qui se passe.
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