Loi incendies : "On ne peut plus vivre comme avant autour des forêts", salue le président de la DFCI Aquitaine
Le président de l'association régionale de défense des forêts contre l'incendie (DFCI Aquitaine) Bruno Lafon salue, jeudi 18 mai sur franceinfo, la loi incendies adoptée en première lecture dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mai par l'Assemblée nationale.
Celui qui est également maire de Biganos (Gironde) se satisfait notamment de la mesure visant à interdire de fumer dans les bois et forêts lors des périodes à risque d'incendie. "Ce geste banal peut être criminel", rappelle-t-il. "Il faut faire comprendre qu'on ne peut plus vivre comme avant autour des massifs forestiers".
franceinfo : Cette interdiction de fumer dans les bois va-t-elle dans le bon sens ?
Bruno Lafon : Oui, c'est un signe supplémentaire donné aux Françaises et aux Français qui fument les jours à haut risque dans les massifs forestiers français. Il faudra faire encore plus attention et, dans quelques mois, il n'y aura plus de différence entre les forêts du Sud et les forêts du Nord.
"Ce geste banal peut être criminel"
Bruno Lafon, président de l'association de défense des forêts contre l'incendie en Aquitaineà franceinfo
Ce geste peut se transformer en catastrophe écologique, économique et environnementale. Il faut faire comprendre qu'on ne peut plus vivre comme avant autour des massifs forestiers. Le changement climatique nous a montré l'an dernier qu'il pouvait y avoir des feux importants.
Comment contrôler que personne ne fume dans ces zones pendant ces périodes ?
Dans le Sud-Ouest par exemple, nous aurons des patrouilles de surveillance en renfort pour montrer qu'il y a du monde en forêt et indiquer aux promeneurs fumeurs que leur geste n'est pas recommandé. On n'est pas là pour sanctionner de suite, mais faire comprendre également qu'on a rien à faire en forêt pendant les jours à risque. J'espère qu'à force d'expliquer, nous allons faire comprendre. C'est comme pour la sécurité routière, il faut sans arrêt répéter les bons comportements à suivre.
Êtes-vous également satisfait que cette loi veuille mettre en place une stratégie nationale face aux incendies avec tous les acteurs, incluant les espaces agricoles ?
Oui, parce que nous avions demandé une prise de conscience de la part des pouvoirs publics et du gouvernement, mais il fallait vraiment des campagnes d'information. Nous demandons également que les condamnations soient plus fortes pour les pyromanes et qui mettent volontairement le feu aux forêts.
"Il faut aller plus loin en termes d'emprisonnement et de sanctions financières. Il faut frapper fort"
Bruno Lafonà franceinfo
Les sanctions qui sont données jusqu'à présent ne sont pas assez importantes. Ces gens-là ont besoin d'être soignés mais ils doivent être condamnés lorsqu'ils sont arrêtés.
>> Incendies : 2022, une année record en France
Un an après les violents incendies de Gironde, comment appréhendez-vous cet été 2023 ?
En matière de feux de forêt, il faut toujours rester très humble. On a eu quelques pluies qui nous ont aidés mais la sécheresse de l'an dernier a vraiment marqué les végétaux et les arbres. Il suffirait que nous ayons quelques canicules avant la période estivale et nous pourrions repartir dans des situations difficiles. Nous nous sommes mieux préparés, avec des moyens supplémentaires en prévention ou en lutte active mais il suffirait de deux incendies simultanés comme nous avons vécu l'an dernier et les catastrophes pourraient revenir.
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