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Incendie meurtrier à Paris : "On a probablement sous-estimé la dangerosité" de la femme suspectée

La principale suspecte dans l'incendie meurtrier qui a dévasté un immeuble et causé dix morts à Paris dans la nuit de lundi à mardi avait fait un séjour dans un hôpital psychiatrique. Le Dr Pierre Lamothe, psychiatre à la retraite, pointe une responsabilité collective.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'incendie, rue Erlinger, dans le 16e arrondissement de Paris. (BENOIT MOSER / BSPP - BRIGADE DE SAPEURS-POMPIE)

Une femme d'une quarantaine d'années est suspectée d'être à l'origine de l'incendie qui a fait 10 morts dans la nuit de lundi à mardi dans le 16e arrondissement de Paris. Habitante de l'immeuble qui a été ravagé par les flammes, elle avait fait récemment un séjour dans un hôpital psychiatrique et était connue pour avoir des problèmes de voisinage : "Je pense qu'on a probablement sous-estimé sa dangerosité", a estimé mercredi 6 février sur franceinfo le docteur Pierre Lamothe, psychiatre et criminologue à la retraite et expert près la Cour de cassation.

"On a probablement sous-estimé sa dangerosité"

Cette femme avait été impliquée dans une affaire d'incendie dans un magasin en 2016 : "Il n'y a pas de petits incendies ou de petites affaires. Les incendiaires récidivent très souvent. Je pense qu'on a probablement sous-estimé sa dangerosité. Peut-être parce aussi elle apparaît avoir été liée à l'alcool à certains moments. On a toujours tendance à croire que c'est à l'ivresse et non pas à la maladie mentale qu'il faut attribuer le geste", a-t-il expliqué.

Nous avons une responsabilité collective parce que nos outils d'évaluation ne peuvent être absolument fiables pour prévoir l'avenir.

Pierre Lamothe

à franceinfo

La responsabilité de cette femme peut-elle être retenue en dépit de ses antécédents psychiatriques ? "Ce que l'on sait déjà entre autres sur ses antécédents, c'est qu'elle a eu plutôt des problèmes de caractère ou de troubles de comportement. Cela laisse à penser qu'il n'est pas impossible qu'elle soit responsabilisée et qu'elle assumera la responsabilité de ses actes", a-t-il dit.

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