: Vidéo Lubrizol : un an après, le combat continue pour de nombreux Rouennais
Un an après l'incendie de l'usine de produits chimiques Lubrizol à Rouen, pour de nombreux habitants, le combat est loin d'être terminé.
"De toute façon, on l'oubliera jamais", "Pour moi c'est mort, en fait, c'est foutu, quoi. On est pollués en permanence et pas que par Lubrizol"… Un an après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, Brut est allé à la rencontre de ceux qui l'ont vécu. 9500 tonnes de produits chimiques ont brûlé lors de l'incendie. "On avait du mal à respirer, on ne savait pas si on pouvait continuer à consommer nos produits locaux, on ne savait pas si l'eau, alors c'est vrai qu'on nous a toujours dit qu'on pouvait continuer à boire de l'eau, mais il y avait quand même beaucoup de personnes qui étaient inquiètes et qui, du coup, ne consommaient plus d'eau du robinet", se souvient une habitante.
Des images ancrées
Le 27 février 2020, la société Lubrizol est mise en examen pour "déversement de substances nuisibles" et "atteinte grave" à l'environnement. Christophe Holleville secrétaire général de l'Union des victimes de Lubrizol, souhaite que des responsabilités soient établies. "Au début, j'avais que cette image de l'incendie, j'avais que cette notion des poumons pollués de ma fille. Ma terrasse qui était pourrie, je ramenais toute la merde dans la maison, ça, j'avais cette image-là", raconte un habitant.
Un préjudice moral
Autorisée à redémarrer partiellement son activité au mois de décembre, l'usine a aujourd'hui remis en marche 70 à 80 % de sa production. À 40 kilomètres de Rouen, dans le Pays de Bray, Pascal Henache souhaite qu'un préjudice moral et d'anxiété soit reconnu. "On passait notre temps au téléphone, avec des journalistes, avec des experts, des prélèvements, les fraudes, la police de l'eau… Sans arrêt, sans arrêt, pendant des semaines comme ça", confie-t-il. Comme de nombreux autres agriculteurs contraints de jeter l'intégralité de leur production, il a été indemnisé par Lubrizol. En contrepartie, il s'est engagé à ne pas poursuivre Lubrizol en justice. Il confie : "On l'a fait parce qu'on avait besoin de survivre, hein, et qu'on avait pas du tout de pognon pour engager la procédure. Mais si on avait eu un petit fond, je pense qu'on l'aurait fait, ouais."
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